Cognition sociale et Schizophrénie : une approche centrée sur la personne à l’aide du Protocole d’Evaluation de la Cognition Sociale de Bordeaux (PECS-B)
Auteur / Autrice : | Aurore Etchepare |
Direction : | Antoinette Prouteau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 22/12/2017 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Psychologie, Santé et Qualité de Vie (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Hélène Verdoux |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Lecardeur | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Chrystel Besche-Richard, Nicolas Franck |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La cognition sociale a récemment connu un intérêt croissant en neuropsychologique clinique. Cet engouement s’explique notamment par le caractère transdiagnostique mais aussi invalidant des troubles. Cependant, ce construit se heurte encore à de nombreux écueils, tant conceptuels que méthodologiques. Ainsi, dans la schizophrénie, les données de la littérature internationale divergent. Nous faisons l’hypothèse que ces contradictions peuvent être sous-tendues par : 1) le manque de considération pour le caractère multidimensionnel de la cognition sociale, et 2) l’hétérogénéité interindividuelle du fonctionnement. L’objectif général de ce travail de thèse était de réaliser une étude comparée des profils de fonctionnement en cognition sociale dans la population générale et dans la schizophrénie. Pour ce faire, une première étape a été consacrée à une revue systématique des études sur la structure factorielle de la cognition sociale en neuropsychologie clinique (Article 1). Cette revue a permis de proposer un modèle bidimensionnel de la cognition sociale, où les processus de bas et de haut niveau croisent les processus affectifs et cognitifs. Une deuxième étape a consisté à fournir des éléments de validation supplémentaires au PECS-B, une batterie d’évaluation de la cognition sociale composée de sept tâches évaluant cinq dimensions (Article 2). Les résultats ont révélé des qualités psychométriques satisfaisantes en population générale (N = 131) comme dans la schizophrénie (N = 101). Enfin, la troisième étape a consisté à réaliser des analyses en clusters pour explorer l’hétérogénéité interindividuelle dans ces mêmes populations (Article 3). Trois profils différents dans l’échantillon population générale ont été mis en évidence, dont deux caractérisés par des faiblesses spécifiques. En revanche, les trois profils obtenus dans l’échantillon schizophrénie étaient caractérisés par trois niveaux de fonctionnement en cognition sociale : capacités efficientes (similaires aux témoins), moyennes et faibles. Ces deux derniers niveaux étaient également caractérisés par des difficultés d’ordre alexithymique ou neurocognitive. Dans une perspective de pratique basée sur la preuve, ces résultats ont des implications importantes tant pour l’évaluation de la cognition sociale que pour l’orientation des interventions thérapeutiques.