Thèse soutenue

De la distance entre les visiteurs et les œuvres au sein de l'exposition muséale d'art : une approche communicationnelle des marges péri-opérales

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Auteur / Autrice : Caroline Buffoni
Direction : Jean Davallon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Communication
Date : Soutenance le 03/03/2017
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 537 « Culture et patrimoine » (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Norbert Elias
Jury : Président / Présidente : Cécile Tardy
Examinateurs / Examinatrices : Jean Davallon, Cécile Tardy, Emmanuël Souchier, Pascal Lardellier, Daniel Jacobi
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuël Souchier, Pascal Lardellier

Résumé

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La recherche porte sur les distances qui s’établissent entre les visiteurs et les œuvres exposées au sein de l’exposition muséale d’art, précisément celles qui, tout à la fois, sont périphériques aux artefacts, sont imposées par les règlements et consignes de visite, sont délimitées par des barrières, des cordons, des socles, des rubans adhésifs au sol, entre autres choses, sont souvent maintenues par les visiteurs, sont généralement reconnues comme étant vouées à la protection des biens patrimoniaux présentés et qualifiées de « bonnes distances », de « distances respectueuses », de « limites à ne pas franchir », de « zones de sécurité », par exemple. Considérant qu’elles s’inscrivent au sein d’un dispositif médiatique, il s’agit de comprendre de quelle manière elles contribuent à ce dernier. L’étude théorique des tracés régulateurs et des marges des médias du texte soutient la construction du concept de « marges péri-opérales » permettant de qualifier les distances entre les œuvres et les visiteurs et d’émettre l’hypothèse qu’elles participent à l’exposition en remplissant plusieurs fonctions et rôles d’ordre sémiotique. L’étude théorique de l’exposition muséale d’art conduit à une approche communicationnelle des marges péri-opérales consistant à les appréhender depuis les trois processus énonciatifs au cours desquels elles sont produites et dotées de sens – soit la réglementation de la visite de l’exposition muséale, la mise en espace de l’exposition muséale, la saisie visuelle des œuvres exposées lors de la visite de l’exposition muséale. L’étude des marges péri-opérales est alors pensée en trois enquêtes dédiées respectivement à chacun des processus identifiés et reposant sur l’analyse d’ « objets » qui sont inhérents à ces processus et qui préfigurent, configurent et actualisent les marges péri-opérales – soit les règlements de visite et les interdits comportementaux, les outils de mise à distance et les marges expographiques, les comportements et les alignements des visiteurs. La première enquête permet d’établir que, telles qu’elles apparaissent dans la réglementation de la visite de l’exposition muséale, les marges péri-opérales remplissent les fonctions de mesures de protection des biens et des personnes et d’accès aux œuvres dans certaines limites physiques et le rôle de règles constitutives de la visite de l’exposition muséale d’art. La deuxième enquête permet d’avancer que, telles qu’elles se concrétisent lors de la mise en espace de l’exposition muséale, les marges péri-opérales assurent les mêmes fonctions que les signes-vecteurs d’attention et d’interprétation et les rôles de repères signalétiques et de traces matérielles d’énonciation. La troisième enquête permet de déterminer que, telles qu’elles se manifestent lors de la saisie visuelle des œuvres exposées, les marges péri-opérales endossent les fonctions des signes d’engagement dans la situation d’interaction et des propriétés situationnelles et les rôles d’indices posturaux de co-énonciation et de figures rituelles. En somme, l’étude des marges péri-opérales révèle que ces dernières participent, du fait de leurs multiples fonctions et rôles sémiotiques, au fonctionnement communicationnel et à l’opérativité socio-symbolique de l’exposition muséale d’art.