Thèse soutenue

Voyage à travers l'antipsychiatrie et la santé mentale : des discours organisateurs du sujet à l'épreuve de la folie et de la crise

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Auteur / Autrice : Camille Veit
Direction : Xavier-Serge Lesourd
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 05/07/2016
Etablissement(s) : Nice
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, sciences humaines et sociales (Nice ; 1992-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Anthropologie et de Psychologie Cognitives et Sociales-EA 7278 (Nice ; 2012-2016) - Laboratoire d'Anthropologie et de Psychologie Cognitive et Sociale
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Vives
Examinateurs / Examinatrices : Xavier-Serge Lesourd, Jean-Michel Vives, Antoine Masson, Jean-Jacques Rassial, Danielle Bergeron
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Masson, Jean-Jacques Rassial

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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À plusieurs égards, l’antipsychiatrie et les dispositifs contemporains de santé mentale traitent la folie de manières distinctes, organisant son soin à travers les faits et la langue dans des discours voyageant entre libération, transformation et désaliénation pour l’un ; réadaptation et développement personnel pour l’autre. Tous deux convoitent l’objet santé mentale et en fournissent des modèles respectivement crisophile et crisophobe. Leurs effets sur le sujet et l’institution diffèrent irrémédiablement. Le discours antipsychiatrique irrigué de contre-culture produit de la crise en la guidant. La figure de l’autre reste énigmatique, d’aucuns cherchant à le rejoindre en ce lieu sacré du Phantastica dans l’expérience des drogues. Le fou en place de transcendant est éclairé par une vérité acquise au terme du voyage coûteux de la métanoïa, déconstruction-reconstruction aux confins de l’espace et du temps. Au même moment – soit dans ce passage entre modernité et postmodernité – se posent les jalons d’un paradigme nouveau, celui d’une santé mentale auto-produite mue par le droit de l’usager au bien-être et le refus du joug d’un maître. L’objet santé mentale circule dans une communauté de signes promotrice du modèle d’un self made man rétabli. Les effets sur le sujet et l’organisation du soin ne manquent pas de se faire entendre à travers l’universalisation du champ d’une folie déstigmatisée relayée par la figure du semblable. Il est pourtant un espace qui ne cesse d’achopper. À l’occasion contenue et saisie, la crise fait trou dans les discours organisateurs et en éclaire les points aveugles. Si la crise, par son ascendance au réel, a indéniablement une fonction pour le sujet dès lors qu’elle quitte les rets d’un modèle, elle est aussi le lieu d’un enseignement pour l’institution et en éclaire la fonction possible : celle de l’élaboration d’un accueil occasionnant et mobilisant le désir et l’inédit.