Thèse soutenue

A la recherche d'une renaissance Arabe : artistes, mécènes et pouvoir en Egypte et au Moyen-Orient (2001-2013)

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Auteur / Autrice : Catherine Cornet
Direction : Alessandro FerraraOlivier Roy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie et sciences sociales
Date : Soutenance en 2016
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Università degli studi di Roma "Tor Vergata" (1972-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Università degli studi di Roma "Tor Vergata" (1972-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Alessandro Ferrara, Olivier Roy, Yves Gonzalez-Quijano, Tonino Griffero

Résumé

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Le paradigme de la Nahda, ou Renaissance arabe est un puissant zeitgeist qui revient cycliquement dans la pensée et le monde culturel du Moyen-Orient depuis la fin du 19eme siècle. Cette thèse questionne les raisons du retour du paradigme dans les années 2000 (et en particulier entre 2001 et 2005) en Egypte et dans les Emirats (Doha et Sharjah) en observant les rapports de force entre différentes sphères artistiques et les structures de mécénat. Elle interroge la raison d'être de cette quête pour une Renaissance culturelle, les enjeux liées au mécénat, l'exploitation politique du culturel et en particulier les questions d'authenticité, de culture nationale et globale, musulmane ou séculière, d'indépendance et enfin, de liberté artistique. L'étude du paradigme passe à travers la comparaison des discours et des oeuvres des 'artistes d'états' soutenus par le pouvoir de Moubarak, des artistes commerciaux, qui derrière Adel Imam, sont les fers de lance du pouvoir séculier contre les islamistes égyptiens; et des artistes arabes et internationaux qui à Doha ou Sharjah gravitent autour du riche mécénat des Emirats. En opposition à l'état, plusieurs sphères sont étudiées: celle des artistes 'indépendants' mais soutenus par les fondations privées ainsi que la sphère des artistes musulmans qui proposent un fan al hadif, ou 'art modeste'. La sphère des artistes digitaux enfin, autonomes par rapport aux réseaux de mécénat, permet de confirmer l'existence d'une réelle Renaissance culturelle digitale soutenue par l'explosion des réseaux sociaux, une décennie avant les révolutions arabes. En questionnant la position des artistes vis à vis de leurs mécènes et par rapport au pouvoir, cette thèse souligne l'importance du discours culturel et artistique pour la sphère publique et ses répercussions sur les enjeux de citoyenneté.