Thèse soutenue

Corps et monde dans l'autisme et la schizophrénie : approches ontologiques en psychopathologie

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Auteur / Autrice : Till Grohmann
Direction : Jean-Christophe Goddard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 11/12/2015
Etablissement(s) : Toulouse 2 en cotutelle avec Ruprecht-Karls-Universität (Heidelberg, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe de recherche sur les rationalités philosophiques et les savoirs (Toulouse ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Jean Naudin
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Goddard, Stefano Micali, Thomas Fuchs
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Naudin, Stefano Micali

Mots clés

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Résumé

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Ce travail propose une analyse phénoménologique du corps et du monde dans l’autisme et la schizophrénie. Il s’agira d’aborder ces pathologies à partir des expériences vécues des patients eux-mêmes. A partir d’un matériel autobiographique, clinique et scientifique, la thèse vise ainsi à comprendre les formes de cohérence typiques pour ces deux pathologies. Il s’agit d’introduire le concept d’« ontologie » en psychopathologique et de saisir schizophrénie et autisme, non pas simplement comme des problèmes psychologiques, mais au contraire comme des affections qui transforment l’ensemble de la présence de ces sujets. Dans un premier moment, nous présentons une analyse du corps-monde tel qu’il nous est accessible dans l’expérience normale. Cette entrée dans le sujet vise à nous familiariser avec un certain nombre d’éléments et d’expériences que nous rencontrerons par la suite, de manière excessivement altérée, d’abord dans les états autistiques, ensuite schizophréniques. Nous allons voir ainsi que les états pathologiques de l’autisme et de la schizophrénie nous sont compréhensibles, puisqu’ils se nourrissent de possibilités et de potentialités qui s’esquissent dans le fonctionnement normal du corps. Dans la deuxième partie, l’expérience autistique nous confrontera à un corps étrangement désubjectivé. Le corps autistique ne sert plus de médium à l’ouverture d’un monde – car au contraire il la ferme. Il s’agira d’établir le sens fondamental du corps autistique et d’esquisser la structure de son « monde » fermé. Dans la troisième partie, nous nous tournerons vers l’affection schizophrénique. Nous y rencontreront une manière tout à fait différente dont un corps peut faire barrière au monde. Dans la schizophrénie, la désubjectivation du corps ne concernera pas tant un manque d’accès à la distinction sujet-objet comme dans l’autisme, mais elle se nourrit au contraire d’une utilisation abusive de cette distinction.