L'engagement intellectuel sous régime autoritaire : les " think tankers " biélorusses entre expertise et dissidence
Auteur / Autrice : | Maria Bigday |
Direction : | Vincent Dubois |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance le 18/09/2015 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe (Strasbourg ; 2013-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jay Rowell |
Examinateurs / Examinatrices : Jay Rowell, Alain Blum | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dorota Dakowska, Laurent Jeanpierre |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
A travers l’étude de l’émergence et de l’évolution de l’espace de la recherche non étatique en sciences sociales en Biélorussie la thèse revisite la frontière entre la science et la politique et aborde la question de l’engagement intellectuel dans le contexte des transformations postsoviétiques. En 1992, en s’inspirant du modèle des think tanks, des entrepreneurs intellectuels biélorusses ont fondé les premières organisations privées de recherche. Le nouveau mode professionnalisé de production intellectuelle est alors conçu comme un instrument de la « désoviétisation » de la science et de la « démocratisation » de la politique. Les transformations autoritaires de 1995-1996 ont marginalisé cet espace au sein du champ du pouvoir et ont provoqué sa politisation contestataire. Vers 2006 la quasi-totalité des centres fonctionnaient en dehors des cadres légaux. La nouvelle génération de chercheurs qui arrive dans les années 2000 contribue à la reproduction de son caractère à la fois engagé et professionnel. Un nouveau système de relations entre les agents du champ politique et les think tankers permet à ces derniers de prétendre aux rôles d’« experts indépendants » et d’« intellectuels engagés ».