Thèse soutenue

Coproduire le nouveau. Sociologie des plateformes de co-innovation

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Auteur / Autrice : Emile Gayoso
Direction : Patrice Flichy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 04/12/2015
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (Noisy-le-Grand, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Jean Benghozi
Examinateurs / Examinatrices : Patrice Flichy, Benoît Lelong, Erwan Le Quentrec
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Mallard, Franck Cochoy

Résumé

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Les plateformes de co-innovation sont des dispositifs en ligne que les entreprises ont commencé à développer au milieu de la décennie 2000, dans le sillage du Web 2.0, afin d’intégrer les consommateurs au processus d’innovation. Présentées comme de nouveaux espaces ouverts et collaboratifs, entièrement dédiés à la coopération avec les internautes, ces démarches participatives suscitent l’engouement des gestionnaires et des cabinets de conseil spécialisés dans l’innovation. Pourtant, rares sont les études portant sur la co-innovation qui aient consacré une enquête de terrain aux dispositifs mis en place et aux formes de collaborations qu’ils accueillent. La sociologie, en particulier, s’est notablement désintéressée — au profit des sciences de gestion — des initiatives de co-innovation impliquant de grandes entreprises et a fait porter l’essentiel de ses analyses sur des cas d’innovation ascendante, sur le mouvement du logiciel libre ou sur de petites structures de nature entrepreneuriale. Cette thèse, en prenant pour objet six plateformes mises en place par des très grandes entreprises françaises et étasunienne dans les secteurs des télécommunications, du transport de voyageurs et du matériel informatique, vise à combler ce manque.Au-delà de cette ambition qui tente de restituer la légitimité d’un objet de recherche au sein d’un champ disciplinaire, cette thèse tisse une réflexion autour de trois problèmes fondamentaux : pourquoi et comment les entreprises associent-elles les usagers à leur processus d’innovation ? Pourquoi et comment les usagers collaborent-ils, le plus souvent de façon bénévole ? De quelles nouvelles formes de collaboration, voire de relation, entre l’individu et l’entreprise ces dispositifs sociotechniques sont-ils porteurs ?Nous apportons des réponses à ces questions en mobilisant les outils combinés de la théorie du cadre de référence de Flichy, de la théorie des régimes d’engagement développée par Thévenot et poursuivie par Auray, et enfin des concepts standards de l’analyse de réseaux. Sur le plan empirique, cette thèse s’appuie sur une enquête de terrain menée depuis 2010 auprès des acteurs de ces plateformes, au cours de laquelle nous avons adopté une méthode quali-quantitative articulant 44 entretiens semi-directifs auprès des acteurs des plateformes (usagers mais aussi responsables de plateformes, chefs de produits, community managers), observations en ligne et analyse de réseaux des collaborations qui se nouent autour des dispositifs.