Thèse soutenue

L’individualité biologique comme problème : du polype à Bergson

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Auteur / Autrice : Hisashi Matsui
Direction : Thierry Hoquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 16/12/2015
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches philosophiques (Nanterre ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Salanskis
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Hoquet, Jean-Michel Salanskis, Arnaud François, Jean Gayon, Shin Abiko
Rapporteurs / Rapporteuses : Arnaud François, Jean Gayon

Résumé

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Nous avons l’habitude de penser que l’organisme pluricellulaire, comme un certain homme et un certain cheval, est un modèle de l’individu. Toutefois, la philosophie contemporaine des sciences de la vie propose un certain nombre de définitions de l’individualité biologique qui provoquent des débats sans fin. Nous proposons une analyse historique des modifications de la notion d’individu qui ne vise pas à régler les débats, mais à comprendre la diversité des pensées portant sur cette notion. Nous commençons par analyser la découverte de la régénération du polype d’eau douce, faite au milieu du XVIIIe siècle par Abraham Trembley. Nous arrivons à mettre en lumière la rénovation philosophique effectuée au début de XXe siècle par Henri Bergson. L’histoire de la notion d’individu biologique présente des pensées qui transforment l’évidence en problématique. L’invention et la réinterprétation des concepts biologiques comme l’organisme, la cellule, la division du travail, le milieu, la sélection naturelle et la vie, permettent à la pensée biologique de remettre en cause la définition étymologique du terme d’individu, l’identification de l’individu et de l’organisme et la possibilité même de déterminer le niveau d’organisation correspondant à l’individu. La pluralité des concepts d’individu ne signifie pas qu’il faille renoncer à l’usage du terme en biologie. Au contraire, elle permet de mettre au jour l’ontologie impliquée dans les théories biologiques pour poser en termes précis les problèmes biologiques et philosophiques. La pensée de l’individualité biologique ouvre un vaste champ de recherche où les philosophes et les biologistes ont à travailler ensemble.