Thèse soutenue

Le moment américain du roman français (1945-1950)

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Auteur / Autrice : Anne Cadin
Direction : Michel Murat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 19/03/2015
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Equipe de recherche : Littérature française XIXe-XXIe siècles (Paris)
Jury : Président / Présidente : Didier Alexandre
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Migozzi, Alain Schaffner

Résumé

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De 1945 à 1950, le roman américain impose sa présence dans le paysage littéraire en France et apparaît alors comme un modèle susceptible de renouveler le roman français. Notre thèse est consacrée à ce moment américain du roman français qui s’ouvre à la Libération. La publication de romans américanisés s’accroît et suscite un intérêt constant de la critique, tantôt enthousiasmée, tantôt scandalisée par les conséquences de l’injection de ce « sang neuf » dans les veines du roman français. Les romanciers « légitimes » — Sartre, Des Forêts, Vailland — sont attirés par cette ressource miraculeuse tout autant que les auteurs de romans policiers — Simenon, Malet, Meckert — qui quant à eux cherchent profiter du succès du hard boiled. Simultanément, deux voies d’appropriation du matériau américain se dessinent : les romanciers « sérieux » s’en emparent brièvement, mais passent assez vite de la fascination à la désillusion ; les auteurs de roman policier, quant à eux, transforment un réflexe d’imitation pure en une assimilation féconde. L’ensemble de ce phénomène a été peu étudié. Notre travail a pour objectif de mettre au jour cette voie américaine, empruntée par un vaste groupe de romanciers français, de manière d’autant plus fructueuse qu’ils se servirent du matériau états-unien comme point de départ d’une expérimentation littéraire, mais aussi d’une affirmation de leur propre identité romanesque. En réexaminant la dette du roman français vis à vis de celui venu d’outre Atlantique, nous redonnons à ce fulgurant moment américain qui constitue une transition entre les changements opérés par les avant gardes des années 1920 et la révolution du Nouveau Roman.