Thèse soutenue

Une critique du totalitarisme. Méthode et enjeux

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Auteur / Autrice : Pierre Rigoulot
Direction : Philippe Raynaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 23/11/2015
Etablissement(s) : Paris 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Georges Vedel Droit public interne, science administrative et science politique (Paris ; 1992-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bernard Bruneteau, Gil Delannoi, Philippe de Lara, Gérard Grunberg

Résumé

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Quatre ouvrages sont retenus dans le cadre de cette thèse sur travaux. Le Siècle des Camps s’interroge sur les raisons qui font du siècle précédent la période de l’histoire connaissant la plus grande extension de systèmes concentrationnaires. Il propose une typologie des camps liée à la fonction qu’ils exercent dans les différents systèmes politiques. Corée du Nord, Etat voyou examine la genèse d’un Etat dont on affirme souvent qu’il est la forme la plus achevée du totalitarisme. Cette affirmation est endossée ici, avec des nuances qui tiennent à un fonctionnement sectaire et à une idiosyncrasie idéologique spécifique. Coucher de Soleil sur La Havane propose une histoire de la formation volontariste d’un Etat au fonctionnement totalitaire, de ses rapports avec le monde extérieur et des illusions qu’il a suscitées. Georges Albertini, biographie d’un socialiste pacifiste des années 1930 devenu Collaborateur tout en se revendiquant de la gauche et de la révolution oblige à s’interroger sur les rapports entre certaines acceptions du socialisme avec le nazisme. Ces travaux renvoient tous en effet à des réalités totalitaires et à quelques-uns des problèmes que pose l’utilisation du concept de totalitarisme en science politique. Ils sont aussi l’occasion d’une réflexion sur les rapports entre une oeuvre conçue par leur auteur comme « militante » et l’objectivité exigible de tout effort d’acquisition de connaissances. L’engagement éthique et politique préalable n’a-t-il pas valeur heuristique ? Il détermine une approche qui privilégie l’attention au sort des individus et aux droits humains – ce que précisément refusent de prendre en compte les idéologies ou les institutions totalitaires.