Thèse soutenue

Mécanismes de la corrosion atmosphérique multiséculaire des alliages ferreux : Le cas des renforts de la cathédrale de Metz

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Auteur / Autrice : Marie Bouchar
Direction : Philippe Dillmann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Palaiseau, Ecole polytechnique

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’étude des mécanismes de corrosion atmosphérique multiséculaire des alliages ferreux a des applications aussi diverses que la conservation/restauration des métaux du patrimoine, et que l’évaluation des aciers doux afin de prédire leur comportement à très long terme, notamment quand ils sont employés pour réaliser des sur-conteneurs d’entreposage des déchets nucléaires. L’étude de couches de produits de corrosion (CPC) qui se sont développées pendant 5 siècles sur les renforts de la cathédrale de Metz apporte de nouveaux résultats qui affinent la compréhension des processus complexes de formation des CPC atmosphériques. Les phases et éléments chimiques qui constituent les CPC de ces renforts ont été caractérisés à l’échelle microscopique (μDRX, μ-spectroscopie Raman (μSR), MEB-EDS). Les analyses ont en particulier montré que ces CPC se démarquent des systèmes multiséculaires étudiés antérieurement par leur teneur très élevée en ferrihydrite (5Fe2O3, 9H2O). Cette phase très réactive est distribuée dans l’ensemble des CPC, en mélange, à l’échelle microscopique, avec de la goethite (a-FeOOH) et de la lépidocrocite (g-FeOOH). Des expériences de transport d’ions, suivies in situ par μ-fluorescence X, ont permis de mieux comprendre le transport des espèces dissoutes par diffusion dans le réseau poreux des CPC. De plus, un test du comportement du système de corrosion dans des conditions simulant l’étape de mouillage du cycle RH lié à la corrosion atmosphérique, suivi également in situ par μSR, a mis en évidence une réduction de la ferrihydrite à l’interface métal/CPC. Ceci a permis de vérifier pour la première fois une hypothèse fondamentale à propos des mécanismes de corrosion atmosphérique à très long terme. Enfin, la remise en corrosion du système de corrosion, en milieu marqué (18O) dans un montage simulant des cycles atmosphériques accélérés, puis la détection dans les CPC de l’18O lié aux phases précipitées par NRA (Nuclear Reaction Analysis) à l’aide d’une microsonde nucléaire, a permis de localiser les sites de formation des nouveaux produits de corrosion. L’ensemble de ces résultats améliore la compréhension des mécanismes de corrosion sur le très long terme et apporte des données fondamentales pour de futures modélisations des processus de corrosion.