Thèse soutenue

Romain Gary écrivain politique

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Auteur / Autrice : Kerwin Spire
Direction : Jeanyves Guérin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 12/12/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jacques Lecarme
Examinateurs / Examinatrices : Jeanyves Guérin, Jacques Lecarme, Denis Labouret, Anne Simon

Résumé

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L’œuvre romanesque de Romain Gary est un écho du XXe siècle. Des périls de l’histoire, l’écrivain n’en ignore aucun. La Seconde Guerre mondiale forge sa conscience morale ; elle est la source de son gaullisme, basé sur un idéal de l’Homme, auquel il demeure fidèle. Mais au-delà de cette matrice, les années d’après-guerre façonnent également sa pensée. Car ses carrières diplomatique et littéraire n’ont pas été dissymétriques. Des quinze années passées au Quai d’Orsay, nombre de ses romans sont directement inspirés. La diplomatie révèle donc la topographie de la pensée de l’écrivain, qui ne résulte pas seulement du traumatisme de la Shoah et de la fraternité de la Résistance, mais est également forgée en réaction au totalitarisme soviétique et à la résurgence des nationalismes. Explorer sa carrière diplomatique, c’est aller aux sources de son œuvre romanesque, déceler dans l’événement le matériau de la fiction. Romain Gary a donc doublement composé avec l’histoire immédiate, cherchant à en comprendre les déterminants – c’est le travail du diplomate – et à en dépeindre les effets – c’est l’œuvre de l’écrivain. Dès lors, le roman apparaît comme le palimpseste de la dépêche. Et c’est en démêlant cet écheveau, entre diplomatie et littérature, histoire et fiction, que sa pensée politique apparaît avec le plus de clarté, de complexité aussi, et de nuances : en tirant ce fil, son œuvre romanesque démontre son unité et sa cohérence tant vis-à-vis des événements historiques que des positions de l’homme.