Thèse soutenue

Les usages médicaux du social : Médecine générale et inégalités

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Auteur / Autrice : Guilhem Birouste
Direction : Laurent Visier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science Politique
Date : Soutenance le 16/12/2014
Etablissement(s) : Montpellier 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et science politique (Montpellier ; 2010-2014)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d’études politiques et sociales : environnement, santé, territoires (Montpellier ; 1999-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Laurent Visier, François Dubet, Christian Bonah, Géraldine Bloy, Thierry Lang, François Buton
Rapporteurs / Rapporteuses : François Dubet, Christian Bonah

Résumé

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La France est caractérisée par un bon état de santé global et d'importantes inégalités sociales de santé. Le renouveau d'intérêt pour ces dernières est l'occasion de questionner une définition univoque centrée sur les résultats au détriment des procédures, dans un pays qui a axé ses politiques de lutte sur le système de soins. La médecine générale y a une place particulière par son apparition récente en tant que spécialité universitaire et la nécessité de se définir qui s'ensuit. Elle est décrite tout à la fois comme pivot du système de soins, agent de santé publique ou chantre d'une relation inter-individuelle et d'une prise en charge globale. Si la médecine est fondée sur les données de la science, elle est aussi une profession prudentielle en ce qu'elle prend en compte des situations singulières, générant de l'incertitude dans la pratique. Parmi les sources de singularité, l'aspect social, tant du patient que du médecin, est à considérer. Dans sa pratique, ce dernier éprouve cependant une diversité de social. Tantôt obstacle à son activité professionnelle et vu comme extérieur au médical, tantôt élément apparenté aux données de la science par l'épidémiologie, il peut aussi être une brique de la construction individuelle du patient sur laquelle s'appuyer, conduisant parfois à une moralisation des conduites et des identités. Les caractéristiques sociales du médecin sont quant à elles souvent oubliées, comme s'il était neutre ou simple représentant de la science. C'est pourtant dans l'interaction entre ces deux mondes que se jouent aussi les inégalités sociales de santé et tout se passe comme si le médecin ne pouvait bien soigner que ses semblables.