Thèse soutenue

La VAE : expérience instituante ou brouillage identitaire ? : Le cas des animateurs socioculturels.

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Auteur / Autrice : Goucem Redjimi
Direction : Denis Lemaître
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Formation des adultes
Date : Soutenance le 09/12/2014
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur la formation (Paris ; 2007-2018)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marie Barbier
Examinateurs / Examinatrices : Marcel Jaeger
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Danvers, Alain Vulbeau

Résumé

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Cette thèse s'intéresse à l'engagement dans une démarche de VAE de professionnels de l'animation socioculturelle. Les exigences de professionnalisme renforcent sensiblement les logiques de professionnalisation. Des apports nouveaux en ce domaine semblent alors utiles pour nourrir les connaissances d'autant que le rapport à la formation est une situation privilégiée d'observation de l'articulation et de la négociation entre les dynamiques identitaires d'un sujet, d'une part, et les logiques institutionnelles, d'autre part. L'évolution des métiers de l'animation renforce les rhétoriques de la professionnalisation. Ce mouvement s'inscrit dans un contexte social caractérisé par des transformations convergentes travail/formation apportant une conception nouvelle du professionnel : autonome, responsable et adaptable. Cependant, les savoirs et les valeurs acquis ainsi que la production d'un ethos professionnel participent de la construction de représentations identitaires, de cultures professionnelles et favorisent la socialisation. La signification subjective de la professionnalisation est donc ce qui permet au sujet de mobiliser les ressources subjectives pour l'élaboration de son expérience tout en intégrant des contraintes objectives. Le choix de la VAE comme objet d'analyse s'inscrit dans cette double perspective. Elle constitue une expérience singulière dans la mesure où elle place le sujet au centre du processus. Si cette nouvelle modalité d'obtention de diplômes apporte des droits nouveaux, elle introduit dans le même temps des paradigmes pédagogiques centrés sur l'individualisation des parcours mais aussi une demande de reconnaissance. La question qui est au centre de cette recherche est de savoir comment les sujets construisent leur expérience, en tant qu'expérience de l'expérience. Le rapport à la formation ne s'inscrit pas seulement dans une logique d'acquisition de savoirs mais dans la capacité des sujets de maîtriser leurs expériences d'apprentissage successives. Celles-ci sont une construction du versant subjectif du système pédagogique, se révèlent dans des dynamiques identitaires et combinent les logiques institutionnelles que les sujets doivent articuler entre elles : l'adhésion aux normes pédagogiques instituées, la construction de stratégies, la maîtrise subjective des éléments qui les portent. C'est bien à cette « expérience » que cette recherche s'intéresse pour comprendre si les sujets enquêtés ont la capacité de construire et de gérer toutes les dimensions d'une expérience de formation, qui se nuance diversement selon leur position dans le système pédagogique et selon les situations sociales qui les caractérisent. En articulant de manière inductive l'analyse des entretiens issus d'une enquête menée auprès de 42 animateurs socioculturels, des logiques mises en jeu et des processus d'élaboration d'une interprétation de la situation ont été repérés chez chacun des sujets. De même que des types de rapport à la formation liant construction de l'expérience et interaction avec le système pédagogique ont été mis en évidence. Ceux-ci conduisent à trois formes identitaires typiques qui désignent les modes d'intégration dans le système pédagogique et les dynamiques qui lient rapport à la trajectoire passée, vécu de la formation et anticipation de l'avenir. Si les témoignages recueillis sont le reflet de la complexité de l’univers de la formation, les formes identitaires dégagées ici ne sont en aucun cas à considérer comme un inventaire de nouvelles catégories sociales à partir desquelles il est possible de hiérarchiser, grouper et désigner objectivement les sujets en formation. D'autres articulations sont explorées.