Thèse soutenue

Le mélodrame dans le cinéma contemporain : la persistance des motifs

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Auteur / Autrice : Françoise Zamour
Direction : Jean-Loup Bourget
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques
Date : Soutenance le 23/11/2013
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Atelier de recherche sur l'intermédialité et les arts du spectacle
Jury : Président / Présidente : Christian Viviani
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Loup Bourget, Christian Viviani, Isabelle Moindrot, Marc Cerisuelo, Sébastien Layerie

Mots clés

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Résumé

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Au début des années quatre-vingt, trois films de Fassbinder initient un mouvement de réappropriation artistique et critique d’une forme de récit restée très proche de ses origines, théâtrales comme littéraires : le mélodrame. La trilogie allemande de Fassbinder assume la capacité du mélodrame à raconter à la fois l’histoire d’une femme et celle d’un peuple, opérant une réconciliation entre cinéma de genre et cinéma d’auteur. Une dimension nouvelle apparaît cependant : la relation conscientisée du mélodrame à l’histoire, et sa capacité à faire du dialogue avec le cinéma qui les ont précédés un des motifs principaux des films contemporains. Cette démarche détermine le cinéma de Pedro Almodóvar ou d’Aki Kaurismäki, celui de Gus van Sant, de Lars von Trier ou Robert Guédiguian. Dans le sillage des travaux de Jean-Loup Bourget et de Peter Brooks, ce travail interroge la persistance du mélodrame dans le cinéma contemporain. Une telle pérennité tient à la rémanence du peuple comme point d’origine, objet et destinataire de la fiction. Aujourd’hui encore l’interrogation sur le peuple, sa définition, sa persistance, voire sa dissémination vient travailler le mélodrame des années récentes. Afin de résoudre cette aporie, le cinéma,comme le note Stanley Cavell, met en avant la dimension performative du mélodrame. Sa fonction est alors de faire advenir un peuple qu’il se donne pour mission d’éduquer, de Pixérécourt à Griffith, de Mattarazzo à Clint Eastwood. Les travaux consacrés par Jacques Rancière à la manière dont le peuple a pu, au fil de l’histoire, devenir acteur de son éducation fournissent un modèle intéressant pour penser la dimension éducative du mélodrame aujourd’hui.