Thèse soutenue

Les nanotechnologies dans l'enseignement secondaire : une recherche sur la compréhension des controverses "nanos" par des lycéens

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Auteur / Autrice : Bénédicte Hingant
Direction : Joël Chevrier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Didactique des sciences
Date : Soutenance le 31/05/2013
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ACROE - Ingénierie de la Création Artistique - Institut Néel (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Schwartz
Examinateurs / Examinatrices : Phlippe Losego, Virginie Albe, Brice Laurent
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrée Tiberghien, Jacques Desautels

Résumé

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Cette thèse en éducation aux sciences s'intéresse d'une part à la manière dont des lycéens peuvent comprendre les controverses soulevées par les nanotechnologies et d'autre part à la façon dont ils prennent de la distance face aux discours portés par différents acteurs sur ces développements technoscientifiques. Une analyse des controverses menée en utilisant des méthodologies de sociologie des sciences nous a d'abord permis de mettre en évidence que ce ne sont pas seulement les productions issues des nanotechnologies qui sont questionnées dans les débats sur les nanotechnologies en France. La manière dont ces programmes technoscientifiques existent et sont mis en œuvre dans nos sociétés démocratiques est également interrogée voire remise en cause. Cette analyse épistémologique et sociologique de la controverse a orienté l'élaboration d'une séquence pédagogique, suivant l'approche des recherches “ design-based ”. Les activités qui la compose ont été construites au travers d'un travail mené au lycée avec quatre classes de première S (élèves âgés de 15-17 ans). Elles s'articulent autour d'un jeu de rôle, d'une recherche documentaire et d'une séance de synthèse aboutissant à un document résumant le positionnement de la classe sur les nanotechnologies. L'analyse des productions orales et écrites des élèves a été effectuée d'une part, en utilisant le modèle de scolarisation des controverses socioscientifiques d'Albe (2007) afin de caractériser la compréhension collective que les élèves avaient de la controverse. Nous nous sommes ainsi intéressés aux savoirs qu'ils mobilisaient dans leurs interventions et leurs écrits. D'autre part, nous avons caractérisé leur prise de distance par rapport aux discours qu'ils rencontraient, notamment en identifiant les éventuelles argumentations fallacieuses dans leurs prises de paroles. Nous nous sommes pour cela appuyés sur la théorie pragma-dialectique de l'argumentation de van Eemeren et Grootendorst (1996, 2004). Ces analyses ont montré que les élèves s'étaient emparés d'une diversité d'aspects de la controverse. Ils se sont montrés capables de comprendre des documents directement issus de l'espace social et de questionner certains discours portés sur les nanotechnologies, en particulier les discours qu'ils percevaient comme des discours d'acceptabilité. Au moment de formuler leur avis, les lycéens ont eu cependant tendance à reproduire un discours vague et consensuel stipulant que le développement des nanotechnologies est bénéfique mais qu'il existe des “risques à prendre compte”, et qu'il faut informer le public.