Thèse soutenue

Poétique de l’allégresse : initiation à la Heiterkeit dans l’œuvre en prose d’Hermann Hesse

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Auteur / Autrice : Béatrice Poulain
Direction : Gérard Raulet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 20/01/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Gilbert Merlio
Examinateurs / Examinatrices : Florence Bancaud, Elizabeth Guilhamon

Mots clés

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Résumé

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Profondeur et complexité de la pensée poétique d’Hermann Hesse ont souvent échappé à une réception critique induite en erreur par la limpidité d’une écriture qui, aux antipodes de « la consternation » requise dans l’après-guerre, obéit à une poétique de l’allégresse, de la Heiterkeit. Identification et analyse de cette poétique exigent d’adopter la perspective active de Hesse, celle de lecteur-créateur, afin de mieux le suivre dans sa libération progressive de divers cadres de pensée philosophico-poétiques. Hesse se démarque d’abord, lors d’une première crise, des canons weimariens de la Heiterkeit puis, dans une seconde crise, de l’esthétique créatrice nietzschéenne de l’allégresse. Confronté à l’urgence de la situation historique, Hesse trouve alors à la fin des années vingt sa propre poétique de résistance aux idéologies totalitaires, notamment au national-socialisme : une poétique de l’allégresse originale qui, utopique et initiatique, n’évacue pas le non-rationnel de l’esprit, comme Thomas Mann à la même époque. L’auteur parvient, en incluant le non-rationnel dans le fondement historique et anthropologique qu’il retire de sa lecture de Jacob Burckhardt, à éviter les écueils d’une autre poétique se dédiant au même moment au combat historique et transhistorique contre le fascisme – la poétique benjamienne de l’aura et de « l’image dialectique ». La poétique hesséenne de l’allégresse sera initiation par traces de témoignages à une lecture-écriture allégoricienne faisant participer l’individu à une communication authentique, créatrice de vrai et de joie dans le partage culturel d’une parole poétique originaire où, avec l’autre, l’homme advient historiquement à lui-même.