Le congrès de Bad Godesberg : contribution à une socio-histoire des programmes politiques
Auteur / Autrice : | Karim Fertikh |
Direction : | Michel Offerlé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse propose une analyse sociologique de la production et des usages d'un programme politique. Son terrain est le programme de Bad Godesberg du Parti social-démocrate d'Allemagne adopté en 1959, qu'elle insère dans les dynamiques sociales, organisationnelles et sociohistoriques qui éclairent la production de ce texte de « rupture » doctrinale et ses usages successifs. Ce travail montre la mise en place d'une division du travail partisan après 1945, qui n'existait pas sous cette forme auparavant. La thèse décrit et explique la transformation de la configuration intellectuelle du parti et montre l'apparition d'experts, détenteurs de diplômes ou de titres universitaires, mobilisés dans la production du programme. Elle met en évidence, à travers la sociologie du travail en commission, la manière dont ces experts collaborent avec des dirigeants du parti, « agents efficients » de ce type de commission, pour définir les exigences auxquelles le programme doit répondre. Cette recherche explore les fondements sociohistoriques de la technologie partisane que constitue un « programme fondamental » du SPD, et les conventions que les producteurs du programme de 1959 s'approprient. S'interrogeant sur la production d'un texte en nom collectif, la thèse se veut également une sociologie des usages sociaux d'un congrès, en montrant qu'au-delà des dimensions statuaires, le congrès de 1959 est une réunion qui consacre un texte comme programme. Enfin, analysant les usages du programme adopté, cette thèse met en évidence les significations contradictoires que le programme a acquis jusqu'aux années 1970.