Circulations techniques entre l’art magique et le cinématographe avant 1906
Auteur / Autrice : | Frédéric Tabet |
Direction : | Giusy Pisano |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts |
Date : | Soutenance le 10/10/2011 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) |
Jury : | Président / Présidente : François Albera |
Examinateurs / Examinatrices : Giusy Pisano, Martin Laliberté, Marie-Madeleine Mervant-Roux | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Raichvarg, André Gaudreault |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse étudie les relations techniques entre l’art magique et le cinématographe et confronte la pratique de trois artistes magiciens à celle de Georges Méliès. Bien que le rapprochement ait souvent été considéré comme évident, le but est ici d’étudier en détail les liens techniques entre le cinéma et la magie. En effet, le spectacle magique présenté par les prestidigitateurs, les illusionnistes ou les manipulateurs répond à des règles établies, théorisées, et débattues au sein de la profession. Il n’y a pas une pratique, mais des genres et des modes de présentation différents, qui évoluent sans cesse. Analyser l’utilisation du cinématographe au regard de ces règles permet de mettre en évidence une continuité d’approche de la part des magiciens ; cette machine constitue pour eux un nouvel élément dans un spectacle déjà établi. Après avoir développé les formes et les pratiques associées à la prestidigitation, nous analyserons dans la première partie l’œuvre de Buatier de Kolta, qui implante une nouvelle forme : l’illusionnisme, ainsi qu’une technique, le Théâtre Noir, invention née par erreur. La seconde partie retrace le succès de Leopoldo Fregoli, qui pousse les limites des pièces magiques anglaises avec son spectacle de Transformisme : il ne repose plus sur la technique des identités altérées d’acteurs. Finalement, la troisième partie étudie l’implantation de la figure du manipulateur, perçue comme un artiste-virtuose et comme une forme de « magie moderne » par le public ; cette forme questionne les magiciens sur la place que doit tenir la manipulation dans leur art, au moment où se forment les premiers syndicats corporatifs. Plus précisément la dernière partie étudie l’adoption de cette forme dans l’œuvre de Gaston Velle, tant dans ses spectacles itinérants que dans ses premières vues animées. L’ensemble de ces questionnements sera rapproché des pratiques magiques et cinématographiques de Georges Méliès, qui emprunte à chacune de ces formes