Thèse soutenue

Du South Bronx à la periferia : empreinte du hip-hopper dans la cité : anthropologie du mouvement hip-hop à Fortaleza (Brésil)

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Auteur / Autrice : Sofiane Ailane
Direction : José Jorge Pessanha Santiago
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie et anthropologie
Date : Soutenance le 12/12/2011
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches et d'études anthropologiques (Bron, Rhône)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Galey
Examinateurs / Examinatrices : Pauline Guedj, François Laplantine
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Bertho, Xavier Vatin

Mots clés

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Résumé

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Dans cette thèse, il est fortement question de hip-hop, mais il est un merveilleux prétexte pour pouvoir parler d’autres choses sur la ville et sur l’ambiance urbaine. Il s’agissait au départ, de s’intéresser au hip-hop, de savoir s’il existait un hip-hop à la Brésilienne et comment s'actualisait le hip-hop à Fortaleza, ville du Nordeste. À partir des premières observations, j’ai pu constater que malgré une visibilité assez faible dans la ville, le travail des organisations du mouvement hip-hop au sein des communautés dites sensibles de Fortaleza est prépondérant. Se dressait alors un paradoxe entre une relative absence du hip-hop dans l’univers sonore de Fortaleza et une « hyper-présence » dans la periferia. Il faut donc comprendre le processus qui a amené le hip-hop à se « marginaliser » au Brésil et problématiser sa territorialisation dans les quartiers. Je montre que le hip-hop à Fortaleza ne s’est pas transposé tel quel dès sa sortie du Bronx. C’est finalement en se détachant des autres expressions urbaines comme le punk et le funk carioca que le hip-hop de Fortaleza s’est forgé en tant que « voie » pour une jeunesse délaissée. Ma thèse plonge le lecteur au cœur des pratiques du « hip-hop organisé », au travers des chroniques, des ateliers d’apprentissage ou des séminaires, qui donnent à voir ce qui caractérise l’action du mouvement hip-hop à Fortaleza. J’explique comment le hip-hop en tant que porte-drapeau d’une jeunesse populaire permet, en partie, par sa politique et son esthétique de sortir des logiques discriminatoires, mais aussi de la rhétorique territoriale qui est à la base de la formation des gangs. J’estime que les pratiques liées au mouvement hip-hop, au lieu de réactiver le stigmate qui pèse sur les populations habitant les quartiers périphériques, permettent à des jeunes de mobiliser un univers de pensée, à la fois proche de leur réalité tout en créant une pratique de la spatialité où la mobilité reste centrale. Cette mobilité est importante dans l’affirmation d’une citoyenneté complète et dans la construction d’une identité qui s’appuie sur son origine « marginale » au lieu de s’en affranchir.