Thèse soutenue

Effet protecteur des polyphénols de la verveine odorante dans un modèle d'inflammation colique chez le rat

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Loïc Lenoir
Direction : Catherine Felgines
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Nutrition
Date : Soutenance le 11/07/2011
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Immunomodulation nutritionnelle et vieillissement:approches métaboliques et fonctionnelles
Laboratoire : Nutrition Cancérogenèse et Thérapie anti-tumorale (EA 4233 Université d'Auvergne)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Lamaison
Examinateurs / Examinatrices : Norbert Latruffe, Isabelle Hininger-Favier, Stéphanie Krisa, Marie-Paule Vasson, Michel Dubourdeaux
Rapporteurs / Rapporteuses : Norbert Latruffe, Isabelle Hininger-Favier, Stéphanie Krisa

Résumé

FR  |  
EN

La consommation de polyphénols, micronutriments largement répandus dans lesaliments d’origine végétale, a été associée à la diminution du risque de développement denombreuses pathologies telles que maladies cardiovasculaires, maladies neurodégénérativesou cancers. Cet effet des polyphénols s’explique en partie par leurs propriétés antioxydanteset anti-inflammatoires. Du fait de leur faible absorption au niveau de l’intestin grêle, lespolyphénols sont présents en grande quantité dans le côlon où ils peuvent exercer cespropriétés. L’inflammation intestinale fait interagir le système immunitaire intestinal avecde nombreux facteurs environnementaux et est fréquemment associée à une augmentationdu stress oxydant via la production d’espèces réactives de l’oxygène par les cellulesimmunitaires. De nombreuses études ont montré, sur des modèles animaux d’inflammationintestinale, les effets protecteurs de certains polyphénols. La verveine odorante (Aloysiatriphylla (L’Hérit.) Britton) est une plante médicinale connue pour ses vertus thérapeutiquesdigestives et anti-spasmodiques et couramment consommée en infusion. L’infusé deverveine odorante contient de grandes quantités de polyphénols (acides phénoliquescomplexes et dérivés de flavones) et ses propriétés antioxydantes ont été mises en évidenceaussi bien in vitro qu’in vivo.L’objectif de cette thèse a donc été d'évaluer l’effet d’une consommation préventived’un infusé de verveine odorante à dose nutritionnelle (40 g/l et 4 g/l) sur le développementd’une inflammation intestinale modérée chez le rat. Des rats Wistar ont consommé commeboisson l’infusé de verveine seul pendant deux semaines puis associé à un agentinflammatoire, le sulfate de dextran sodique (DSS), à 4% pendant 7 ou 9 jours. L’effet de laverveine a été évalué sur différents paramètres cliniques (diarrhée, saignements rectaux,poids corporel), marqueurs de l’inflammation (longueur du côlon, score histologique,activité myéloperoxydase, cytokines) et du stress oxydant (peroxydation lipidique,glutathion, défenses antioxydantes enzymatiques). Les cellules immunitaires ont étéidentifiées dans le sang ainsi que dans les structures lymphoïdes secondaires par cytométrieen flux. Enfin l’étude du métabolisme des polyphénols en situation inflammatoire ou non aété initiée par l’analyse de l’excrétion urinaire des dérivés polyphénoliques.Lors d’une inflammation de 7 jours, la consommation préventive d’infusé deverveine à 40 g/l et 4 g/l retarde l’apparition de diarrhée et de saignements rectaux, limite larétraction du côlon et la diminution de la prise de poids des rats. Malgré l’absence d’effetsur l’activité myéloperoxydase, l’infusé à 40 g/l atténue les altérations histologiques de lamuqueuse colique induites par l’inflammation. L’infusé à 4 g/l stimule l’activité de lasuperoxyde dismutase et réduit la peroxydation lipidique. Les deux infusés modulent lespopulations de cellules immunitaires dans les structures lymphoïdes secondaires (ganglionsmésentériques et plaques de Peyer), en particulier les lymphocytes B et les lymphocytes Tcytotoxiques. L’excrétion urinaire des polyphénols de la verveine est faible et n'est pasaffectée par l'inflammation. Lors d’une inflammation de 9 jours, les deux infusés limitentl’augmentation d’activité de la myéloperoxydase. Seul l’infusé à 40 g/l limite la rétractiondu côlon, stimule l’activité de la glutathion réductase et diminue les taux d’IL-6 et deTNF-α. Ainsi, nous avons montré qu’une consommation préventive d’un infusé de verveineodorante offre des effets protecteurs lors de l’inflammation intestinale en agissant àdifférents niveaux. L’exploration des voies de signalisation impliquées pourrait permettre demieux comprendre les effets protecteurs de cette boisson de consommation courante.