Thèse soutenue

L'architecture religieuse en Haute-Saône à l'époque gothique : (de la fin du XIIe siècle au début du XIVe siècle)

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Auteur / Autrice : Fabienne Jeudy
Direction : Philippe Plagnieux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 25/02/2011
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des sciences historiques (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Pierre Sesmat
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Plagnieux, Claude Andrault-Schmitt, Pierre Gresser, Éliane Vergnolle
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Sesmat, Claude Andrault-Schmitt

Résumé

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L’art gothique apparu en Île-de-France vers 1135 atteignit le département de la Haute-Saône, partie nord du comté de Bourgogne relevant de l’Empire germanique aux XIIe et XIIIe siècles, à partir des années 1160. Les cisterciens jouèrent un rôle déterminant dans l’introduction de ce nouvel art de bâtir dans la région. À la fin du XIIe siècle, ce mode de construction demeura d’ailleurs l’apanage de leurs abbatiales. Les formules gothiques ne se généralisèrent en effet dans l’ensemble des édifices religieux qu’à l’aube du XIIIe siècle. Ce moment précis marque le point de départ de ce mémoire de doctorat qui a pour objet de déterminer les étapes de formation du gothique comtois et de suivre son évolution jusqu’aux prolongements des modes mises à l’honneur au XIIIe siècle en ce lieu situé à la charnière entre le royaume de France et l’Empire germanique. Malgré l’adoption des formes principales du premier art gothique (voûtement d’ogives, contreforts…), l’architecture demeura dans un premier temps ancrée dans la tradition romane du XIIe siècle particulièrement marquée par le retour à la vita apostolica prôné par la réforme grégorienne. Cette tradition de simplicité ne pouvait être ébranlée que par un ordre disposé à la sobriété, l’ordre cistercien, auquel un certain nombre d’éléments architecturaux caractéristiques furent empruntés pour les premières constructions gothiques comme à Purgerot, Bétoncourt-les-Ménétriers et dans la nef de l’abbatiale de Luxeuil dont le chantier d’envergure s’ouvrit à la fin des années 1230. L’ouverture des maîtres d’œuvres au gothique classique, certes modérée, ne se produisit qu’aux alentours de 1240 (ils conservèrent leur attachement aux valeurs de muralité, à Pesmes par exemple). L’art rayonnant fit son apparition dans les années 1270 à Luxeuil, par l’intermédiaire de la Lorraine proche. Mais la mise en œuvre d’une abside vitrée ne constitua cependant pas une étape irréversible dans la construction car les édifices d’ampleur modeste élevés à la fin du XIIIe siècle et au début du siècle suivant présentent un caractère particulièrement conservateur, en écho sans doute à la nouvelle pastorale : celle des ordres mendiants. Les constructions sont simples et le décor architectural, qui a peu inspiré les sculpteurs en Franche-Comté, infime. Seule la modénature, tout à fait en adéquation avec celle d’édifices contemporains du royaume de France, a permit de situer les édifices dans la fourchette chronologique concernée par le champ de l’étude. Bien connue des maîtres d’œuvres, elle témoigne d’une volonté délibérée de leur part d’adapter les formes nouvelles à la tradition comtoise. L’architecture gothique se trouve donc en Haute-Saône à la fois dans son temps et hors des modes, ce tropisme fait sa singularité