La Révolution nationale matrice d'une construction identitaire dans un contexte colonial : L'essor des identités nationales indochinoises des années trente au régime de Vichy.
Auteur / Autrice : | Sébastien Verney |
Direction : | Michel Depeyre, Éric Thomas Jennings |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 02/07/2010 |
Etablissement(s) : | Saint-Etienne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Muracciole |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Depeyre, Éric Thomas Jennings, Emmanuel Poisson | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Poisson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Entre 1930 et 1945, l’Indochine connaît des bouleversements conduisant à un profond réaménagement de la politique coloniale française axée sur une projet identitaire novateur. Cependant, la Seconde Guerre mondiale et l’arrivée du régime de Vichy contribuent à modifier cette approche. Dirigée par l’amiral Decoux, l’Indochine vit à l’heure de la Révolution nationale métropolitaine. Fidèle exécutante du projet métropolitain de « régénérescence » nationale, l’Indochine sous Vichy se construit une identité fédérale sous autorité française et poursuit la construction d’une multitude d’identités nationales locales. Mais le contexte de la guerre donne à ce projet un but également utilitaire, à savoir conserver la fidélité des populations indochinoises face à l’irrédentisme siamois et les prétentions impérialistes japonaises. Embrigadant les populations, réprimant les opposants indochinois, mais aussi français, vantant un programme à la fois culturel, racial, scolaire, l’Indochine devient la fille fidèle du régime métropolitain. Cette comparaison peut également s’étendre par sa relation compliquée et conflictuelle avec un occupant japonais qui exerce sur la péninsule un contrôle et des pressions multiformes donnant lieu à une collaboration peu connue. Néanmoins, l’évolution du conflit, la promotion d’identités locales exclusives et les refus français de dépasser un cadre colonial aboutissent à l’émergence des premières fractures et à l’implosion de l’Indochine française.