Thèse soutenue

Le marché des oeuvres d'art en France entre droit de la culture et droit d'auteur

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Auteur / Autrice : Morgan Cauvin
Direction : Jacques Spindler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Nice

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Jusqu’au début des années 50, la France était au coeur du marché mondial de l'art, imposant sa suprématie culturelle au reste du monde, grâce notamment à la compétence unanimement reconnue de ses professionnels, marchands et commissaires-priseurs. Mais depuis lors, la France n’a cessé de se voir déclassée et n’occupe désormais plus que le 4ème rang mondial, loin derrière les Etats-Unis, l’Angleterre et la Chine. Face à ce constat d’échec, de nombreuses réformes de libéralisation du marché de l’art furent entreprises. Elles ne permirent cependant pas à la Place de Paris de retrouver son lustre d’antan. Les analyses sociologiques ou économiques ont pourtant mis en exergue la principale cause de ce déclin : La trop faible porosité entre les forces du marché et les sphères artistiques et culturelles, lesquelles sont depuis toujours, en France, sous la coupe des pouvoirs publics. Or, ces derniers sont animés d’une conception toute particulière de l’oeuvre d’art : OEuvre de l’esprit, création intellectuelle d’un artiste, l’oeuvre d’art est aussi un bien culturel composant notre patrimoine national. Cette conception a ainsi aboutit à ce que l’oeuvre d’art, dans sa dimension d’objet d’art, bien meuble de droit commun susceptible d’appropriations successives sur le marché, soit totalement reléguée au second plan. En cas de conflits, les intérêts des marchands et des collectionneurs cèdent donc systématiquement le pas aux intérêts spécifiques de l’artiste et de l’Etat. La présente étude se propose d’analyser l’oeuvre d’art à travers le triple prisme du droit d’auteur, du droit de la culture et du droit commun des biens, afin de tenter de démontrer, comment la propriété intellectuelle de l’artiste et la propriété culturelle de l’Etat qui s’exercent concomitamment et par superposition à la propriété privée de droit commun, perturbent et entravent le développement du commerce des oeuvres d’art en France.