Thèse soutenue

Le Grand Tambour de monastère chez les peuples taïs bouddhistes du Quadrangle d'Or : une approche d'anthropologie comparative dans une perspective ethno-historique

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Auteur / Autrice : Mani-Samouth Doré
Direction : Alain Forest
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Résumé

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A partir d'une recherche sur le Grand-Tambour de monastère louang-phrabanais (Laos), entreprise dans le cadre de mon DESS (Paris VII, 2002), le présent mémoire vise à étudier ledit Grand-Tambour et son ensemble instrumental, d'une part, dans un cadre géographique plus large, celui des communautés tai bouddhistes du Quadrangle d'Or ; d'autre part, dans un champ historique plus profond, remontant à la première dynastie chinoise, les Xia, partageant des affinités culturelles avec les Yue, ancêtres des Tai. Utilisant une méthodologie comparative et ethno-historique, le mémoire se compose de deux tomes. Le premier tome (267 pages) comprend quatre chapitres et la bibliographie : 1. Caractères physiques du Grand-Tambour et de son ensemble ; 2. Techniques de construction et de mensuration ; 3. Rites de construction et de consécration ; 4. Objets introduits dans le Grand-Tambour et symbolisme ésotérique. Le deuxième tome (156 pages) comprend dix annexes, deux index, quatre glossaires, une table des poids et des mesures et sept cartes géographiques. En conclusion il apparaît que, nonobstant ses modestes fonctions liturgiques et profanes exercées dans le cadre du présent bouddhisme theravâda, le Grand-Tambour a connu une longue et honorable destinée. Plongeant ses racines dans le chamanisme sibérien, présent en filigrane jusqu'à nos jours, c'est à la dynastie Xia qu'il doit sa morphologie et la composition de son ensemble instrumental. Symbole du pouvoir politique et militaire, il fut l'instrument non seulement des conquêtes impériales mais également celui des peuples sinisés, tels les Yue et leurs descendants Tai, tentés de reproduire le modèle chinois. Instrument de pouvoir, le Grand-Tambour fit montre de nouvelles facettes de sa personnalité dès lors que les communautés tai établies dans le Quadrangle d'Or, à partir du VIle siècle de notre ère, reçurent l'influence de diverses écoles bouddhiques : non plus seulement instrument ou monture chamanique comme dans ses origines sibériennes, il devint tour à tour, selon les contextes historiques et culturels, chamane, Bouddha Maitreya (bouddhisme primitif), Bodhisattva Avalokitesvara (bouddhisme lamaïque) et « Souverain du Dharma » (bouddhisme tantrique).