Du moi intime au double filmique : le regard et la voix dans la représentation de soi chez les trois cinéastes français, Jean Cocteau, Francois Truffaut et Romain Goupil
Auteur / Autrice : | Keum-Mee Yeo |
Direction : | Michel Chion |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques et audiovisuelles |
Date : | Soutenance le 22/06/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Marie |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Chion, Michel Marie, Laurence Schifano, Geneviève Sellier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Comment peut-on transformer un Je réel en œuvre ? À quoi peut-on reconnaître dans une œuvre l’identité de ce Je et de l’auteur ? Dans cette recherche, nous voudrions tenter d’explorer un espace autobiographique dans le domaine cinématographique, à partir de la présence d’un double filmique du cinéaste, d’un autre moi dont l’identité se construit et se prolonge de film en film.Dans le cinéma français, nous pouvons relever trois types de double filmique : l’« Orphée-poète » de Jean Cocteau, l’« Antoine Doinel » de François Truffaut, et cet « ancien militant de la génération 68 » de Romain Goupil. Au travers de ces figures de l’image de soi, les trois cinéastes, dont les univers filmiques se différencient radicalement les uns des autres, parviennent à se raconter eux-mêmes au-delà de toute référence biographique.Afin de mettre en lumière certaines caractéristiques de l’expression du Je, nous voudrions étudier les diverses facettes du regard porté sur soi : nous y verrons ce regard croisé avec un moi-autre, qui nous mènera jusqu’au regard impossible sur sa propre mort. Tous ces regards seront aussi étudiés au travers des diverses modalités de la façon dont nous entendons la voix du cinéaste. Le regard de l’auteur se dédouble sans cesse dans une inlassable dialectique entre le moi réel et un autre moi. De ce dédoublement du regard résulte d’ailleurs une forme de polyphonie. Si nous parvenons à reconnaître une œuvre comme autobiographique, c’est du fait de ce dédoublement du regard et de la voix, qui s’opère à l’intérieur de l’œuvre elle-même.