La chanson d'Anseïs de Gascogne (nommée anciennement Anseïs de Mes) : édition critique et étude de la partie inédite d'après le manuscrit L, BN. fr. 24377
Auteur / Autrice : | Annie Triaud |
Direction : | Jean Dufournet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures française et francophone |
Date : | Soutenance le 28/05/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études du Moyen âge (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Harf-Lancner |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Dufournet, Laurence Harf-Lancner, Bernard Guidot, Jean-Charles Herbin, Jean-Pierre Martin, Aimé Petit |
Mots clés
Résumé
La Chanson d’Anseïs de Mes est la quatrième et dernière branche de la Geste des Lorrains. On ne possède actuellement aucune édition complète de cette chanson de geste : la seule que nous ayons est celle d’Herman Green, faite en 1939 sur un manuscrit fautif et sans aucun apparat critique, d’où la nécessité d’une nouvelle édition. Cette édition de la partie inédite permet une série de conclusions qui soulignent l’originalité de ce poème que nous appellerons désormais Anseïs de Gascogne. 1. Cette chanson n’est pas une chanson lorraine, mais picarde ; notre manuscrit présente des traits picards très marqués. L’auteur, linguistiquement un picard, est originaire de cette partie nord de la France qu’il connaît parfaitement. La composition est à situer vers 1255-1260, dans la région picarde qui jouxte la Flandre. 2. Anseïs de Gascogne représente une idéologie nouvelle qui la place à contre courant des autres chansons des Lorrains. Même si elle met en scène les deux lignages ennemis des Bordelais et des Lorrains, l’esprit est totalement différent : Anseïs de Gascogne est une œuvre « engagée » qui vise à la gloire de la Flandre et à l’anéantissement du roi de France et de son royaume, et où les Lorrains sont désavoués. Histoire et fiction se rencontrent dans cette œuvre d’actualité qui clôt une fois pour toutes l’histoire des Lorrains. 3. C’est l’œuvre d’un clerc lettré qui a donné la priorité à l’intelligence et à la culture, avant la prouesse chevaleresque. Cet écrivain de talent a utilisé avec soin toutes les ressources du style épique [laisses, motifs, formules] ; le poème témoigne en outre d’une composition solide, parfaitement structurée et d’une recherche dans l’écriture : peinture réaliste et pittoresque mettant en valeur des personnages bien dessinés, art de suggérer, parfois avec humour, mélange de tragique et de scènes divertissantes qui en font une œuvre d’art.