Thèse soutenue

Rôle des protéines du groupe polycomb dans la leucémie aiguë promyélocytaire associée à PLZF/RARA

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Auteur / Autrice : Hanane Boukarabila
Direction : Estelle Duprez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des eucaryotes
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Les leucémies aiguës promyélocytaires (APLs) sont caractérisées par un blocage de la différenciation des granulocytes au stade promyélocytaire et par une augmentation de la prolifération des cellules leucémiques dans la moelle osseuse. Ce phénotype est induit par des translocations chromosomiques spécifiques qui impliquent dans tous les cas le gène RARA générant ainsi des protéines de fusions X/RARAs. L’expression de ces dernières induit le blocage de la transcription des gènes cibles du RARA qui sont importants pour la différenciation granulocytaire. Les APLs associées à PML/RARA répondent d’une façon favorable à la thérapie différenciatrice de l’acide rétinoïque (AR) alors que les APLs associées à PLZF/RARA se révèlent résistantes à ce traitement. Cette différence de réponse a été expliquée par un modèle décrivant un recrutement de corépresseurs insensible au traitement par l’AR au niveau de PLZF/RARA. Cependant, l’existence de mutants de PLZF/RARA avoir perdu leurs propriétés oncogéniques sans pour autant perdu leur capacité à recruter ces complexes corépresseurs questionne ce modèle. De plus, l’observation que le traitement à l’acide rétinoïque dégrade la protéine PLZF/RARA explique mal l’absence de réponse et suggère l’intervention d’autres facteurs probablement de nature épigénétique capables de maintenir la répression induite par PLZF/RARA même après sa dégradation. Comme des résultats antérieurs suggéraient une interaction fonctionnelle entre PLZF et Bmi1, un membre du complexe PRC1 du groupe Polycomb, nous avons recherché à établir un lien entre les activités répressives des protéines PRC1 et les propriétés oncogéniques de PLZF/RARA. Dans cette optique, nous avons tout d’abord validé l’interaction entre PLZF/RARA et Bmi1 dans différents modèles cellulaires in vitro comme in vivo. De plus, nous avons montré que PLZF/RARA était capable de former un complexe stable avec les protéines du complexe PRC1 et de les recruter au niveau de ses gènes cibles in vitro comme in vivo. Le recrutement de ce nouveau complexe répresseur est spécifique à PLZF/RARA par rapport au RARA ou PML/RARA et n’est pas sensible au traitement AR. Finalement, nous avons testé l’importance de ce gain de fonction sur les propriétés de transformation de PLZF/RARA et nous avons montré que l’absence de Bmi1 réduit les propriétés oncogéniques de PLZF/RARA. L’ensemble de nos résultats montre l’implication directe du complexe PRC1 dans la transformation induite par PLZF/RARA et probablement le phénomène de la résistance qui l’accompagne. Mettre en évidence de nouveaux partenaires aide à mieux cerner les mécanismes impliqués dans la pathogenèse de cette leucémie et à améliorer les stratégiesthérapeutiques.