Thèse soutenue

La gestion de l'espace carcéral : analyse sociologique du peuplement en maisons d'arrêt

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Auteur / Autrice : Fatima El Magrouti-Outaghzafte
Direction : Dominique Duprez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Lille 1

Mots clés

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Résumé

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Produire une analyse sociologique par le biais d'observations et d'entretiens est une des finalités de cette recherche. C'est à partir d'un long travail de terrain réalisé sur trois maisons d'arrêt, que nous cherchons à analyser les modalités et les enjeux du placement en détention que nous nommons également « espace carcéral », défini comme un ensemble de bâtiments, divisé en étages, et composé de cellules. Nous nous intéressons à l'ensemble des pratiques sociales qui composent la gestion organisationnelle des personnes recluses. La prison est ainsi analysée comme une organisation sociale avec ses relations de pouvoir où personnel de surveillance et personnes détenues ont chacun leur rôle dans un espace de travail pour les uns, et d'enfermement pour les autres. À partir des interactions détenus/surveillants, nous tentons de produire une analyse de l'affectation en détention dans un contexte où les surveillants souhaitent l'absence de désordre et les détenus un aménagement des conditions d'emprisonnement. Notre étude considère également les témoignages des divers acteurs qui composent avec cet espace, regroupés sous l'appellation d' « intervenants extérieurs ». Qui participe au placement? En quoi consiste-t-il? L'avis du détenu est-il pris en compte? C'est dans un environnement soumis à certaines contraintes propres à l'organisation de la prison - qui a un rapport au temps et à l'espace très particulier- que nous répondons à ces questions. Deux hypothèses principales régissent notre travail: la première s'inscrit dans un contexte dit d' « ethnicisation des relations sociales ». Nous pensons ainsi que la gestion du peuplement est ethnicisée, et que ce recours à l' « ethnicisation » semble de prime abord évident au vu de la forte représentativité de la population étrangère et française d'origine nord-africaine. La deuxième hypothèse est que nous avons affaire à une gestion négociée de l' « espace carcéral ». Cette négociation serait alors le produit d'échanges particuliers entre détenus et surveillants. Qu'en est-il réellement? C'est l'objet principal de cette thèse.