Thèse soutenue

Fictions chinoises du pouvoir et du changement politique : Kafka, Brecht, Segalen, Lu Xun, Lao She

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Auteur / Autrice : Sebastian Veg
Direction : Fridrun Rinner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et lettres
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Résumé

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Au début du xxe siècle, pour certains écrivains européens qui délaissent l'orientalisme du siècle précédent, la Chine devient l'emblème de la difficile rupture historiqe de la modernité. La révolution de 1911, le passage d'un empire plusieurs fois millénaire et d'une idéologie impériale confucéenne à des formes d'organisation politique nouvelles, la démocratisation inégale et en fin de compte avortée de la Chine ont également provoqué la réflexion des écrivains chinois de la génération du 4 mai. À partir de cinq oeuvres singulières, nous avons cherché à montrer comment la fiction peut construire des parcours historiques sinueux donnant forme au changement politique et intellectuel. Ces parcours correspondent à autant de dispositifs fictionnels qui remettent en cause les liens entre la littérature et la production de normes et de légitimité politique. Les fictions du pouvoir mettent en abyme le pouvoir propre de la fiction, s'interrogeant sur son rapport complexe avec le pouvoir traditionnel et les institutions politiques nouvelles. En rompant avec la tradition, ces oeuvres sont-elles capables de redéfinir le statut de la fiction en tant que pratique sociale et en tant que discours sur le pouvoir légitime dans le contexte d'une évolution démocratique ? Les auteurs étudiés accordent une place importante aux apories de la démocratisation qui s'imposent à la fiction, refusant aussi bien la complétude du monde fictionnel qu'un discours auctorial qui occulterait les tensions de l'intrigue. La confrontation systématique des oeuvres chinoises et européennes doit permettre de mieux comprendre les singularités du modernisme chinois, mais aussi de s'interroger sur les apories communes à des écrivains soucieux d'inscrire la fiction dans un espace démocratique incertain.