Origine et évolution des Homo sapiens en Asie du Sud-Est : descriptions et analyses morphométriques de nouveaux fossiles
Auteur / Autrice : | Florent Détroit |
Direction : | Dominique Grimaud-Hervé, François Sémah |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Paléontologie humaine |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Henry de Lumley |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Grimaud-Hervé, François Sémah, Marie-Antoinette de Lumley, Frédérique Valentin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Marie Tillier, Harry Widianto |
Résumé
L'Asie du SE est le cadre géographique de plusieurs problématiques paléoanthropologiques dont les origines des H. Sapiens anatomiquement modernes et l'identité des auteurs des premières navigations puis de la conquête des îles du Pacifique. Les hiatus chronologiques du registre fossile et les incertitudes entourant certaines découvertes anciennes sont en grande partie responsables de ces débats. La mise au jour récente de plusieurs H. Sapiens fossiles en contextes stratigraphique et culturel bien connus et la reprise de travaux de recherche sur certaines découvertes anciennes comblent en partie ces lacunes. Concernant l'origine de ces populations, l'application des analyses Procrustes à l'étude de l'évolution de la calotte crânienne et de ces différentes parties anatomiques permet de distinguer les hominidés indonésiens de la série de Ngandong-Ngawi-Sambungamcan, clairement à l'écart de la lignée menant aux premiers H. Sapiens modernes, des hominidés chinois du Pléistocène moyen très proches de leurs équivalents chronologiques africains. Si à ce stade de nos connaissances une certaine continuité évolutive en Chine ne peut être exclue, aucun argument morphométrique ne vient à l'appui d'une filiation entre les derniers H. Erectus indonésiens et les premiers H. Sapiens d'Indonésie et d'Australie. La description morphologique et métrique des nouveaux restes fossiles sud-est asiatiques entreprise dans ce travail, complétée par la comparaison des sépultures, permet de mettre en évidence une très large variabilité de ces hommes à la fin du Pléistocène supérieur et au début de l'Holocène. Tous les modes funéraires sont représentés (sépultures primaires fléchies et étendues, secondaires, crémations), sans évolution chronologique nette. Depuis la fin du Pléistocène supérieur, l'Asie du SE semble donc se présenter comme une véritable zone d'hybridation de populations humaines entre l'Asie de l'Est, ouverte aux migrations depuis l'ouest, et l'Australie, nécessairement plus isolée.