Thèse soutenue

Le portrait peint : une imposture de la beauté dans le cinéma hollywoodien classique

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Auteur / Autrice : Stéphanie Vigier
Direction : Jean Antoine Gili
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Art et archéologie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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LLe portrait peint est une figure stylistique récurrente du cinéma hollywoodien classique qui donne la présence dans l'absence. Cette figure classique a donné naissance à un style de films qui se veut au-dessus des genres et qui laisse place à de nouvelles ambitions thématiques. D'un film présentant un portrait, nous allons passer à un film à portrait. L'utilisation du portrait peint au cinéma se voit tributaire d'un héritage littéraire (gothique) et d'un legs pictural (peinture mondaine). Le portrait est une imposture dans sa première version car, il est mensongé d'un modèle et propice à l'installation d'un décor ou se côtoient faux-semblants et mystification ; imposture de la beauté car, il donne à voir un modèle désespérément parfait. Le film a portrait puise dans tous les genres avec une prédilection pour le fantastique et le film noir. Le décor, l'amour, le fantastique et le gothique sont des motifs récurrents du film à portrait. Nous pouvons également distinguer plusieurs types de portraits : pygmalion, patriarche, belle ancêtre, fantôme, comique, cassandre, rêve et portrait selon Albert Lewin. Le cinéma hollywoodien se définit par une idée unique, clamée par tous les responsables de l'industrie cinématographique : il s'agit d'utiliser le cinéma comme une école dispensant des leçons de morales et patriotiques, il faut rassembler une population autour de valeurs et d'idéaux communs. Le portrait met en place ce rêve américain, il fait même mieux, il le peint, l'expose et l'accroche dans un musée. Pourtant, ce n'est qu'une illusion, un enseignement, un commandement. Derrière ce symbole du rêve américain accompli se dessine un échec qui va bientôt remplacer le happy-end de l'époque classique et laisser place à un cinéma de contestation. L'absence de rêve et de glamour sonnent le glas de l'utilisation du tableau. Ce qu'il faut retenir au terme de cette étude est que le portrait peint a permis, par le biais du cinématographe, de créer un mythe au sein même du mythe hollywoodien. Celui du bonheur comme expérience de la vie et dont Pandora (Pandora and the flying dulchman) rend compte lors de sa confrontation avec son portrait : ce n'est pas du tout moi, mais ce que j'aimerai être. . .