Shakespeare au cinéma : esthétique et interprétation : Henry V et Hamlet, de Kenneth Branagh
Auteur / Autrice : | Sarah Hatchuel |
Direction : | Pierre Iselin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglaises |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Ce travail s'appuie sur la critique littéraire, l'histoire des mises en scène, la narratologie, la psychanalyse et la sémiologie, pour étudier la transformation des pièces shakespeariennes lorsqu'elles sont adaptées au cinéma par Kenneth Branagh. Celui-ci construit une trajectoire du regard par le montage et les mouvements de caméra, et compose un discours de mise en scène qui lève de nombreuses ambiguïtés. Par des images antérieures et intérieures, Branagh présente des personnages dotés d'un passé et de pensées. Ses adaptations oscillent entre l'exhibition forte d'interpolations et la création d'une diegese naturaliste, s'inscrivant dans une esthétique hollywoodienne qui privilégie les liens logiques et les rappels nostalgiques. Le caractère méta-dramatique du théâtre shakespearien tend alors à se dissiper au sein d'une fiction où la construction narrative prévaut sur la révélation de renonciation. Cette esthétique a des conséquences importantes sur l'interprétation de Henry V et de Hamlet. Les flash-backs, la musique, l'échelle des plans et les références à d'autres films s'ajoutent à la mise en scène et au jeu des acteurs pour opérer un brouillage générique. Chez Branagh, Henry V tend vers une tragédie du doute et Hamlet se transforme en épopée héroïque.