Thèse soutenue

Lectures et pratiques de l'espace : l'itinéraire de Coquebert de Montbret (1775-1831), savant et grand commis d'Etat

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Auteur / Autrice : Isabelle Laboulais-Lesage
Direction : Michel Zylberberg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Rouen

Résumé

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Consul à Hambourg puis à Dublin, Coquebert de Montbret revint à Paris en 1792, il participa à cette période aux travaux de l'agence des poids et mesures, et fut nommé rédacteur du Journal des Mines, avant de reprendre ses fonctions diplomatiques à partir de 1800 ; il fut alors nommé Commissaire général des relations commerciales de la République Française à Amsterdam, puis à Londres. En 1806, il revint en France pour diriger le Bureau de la statistique du Ministere de l'Interieur. En 1810, il fut nommé Directeur des douanes à Amsterdam, puis il cessa toute activité professionnelle en 1814. Il se consacra ensuite aux travaux de nombreuses sociétés savantes, notamment ceux de la Société Philomathique, de la Société Royale des Antiquaires de France, de la Société de Géographie et surtout de l'Académie des Sciences où il fut élu en 1816. L'examen des sources nous a permis de souligner un souci constamment manifesté au cours de sa carrière d'intelligibilité de l'espace. En effet, ses descriptions départementales rédigées pour le Journal des Mines et systématiquement précédées d'une description géographique manifestent la volonté -certes trop analogique, ou trop systématique- de cerner une unité ; avec les cartes thématiques qu'il tira des enquêtes menées au Bureau de la statistique, sa démarche s'affine et il cherche à proposer d'autres limites que celles des départements, l'idée de région naturelle émerge alors et fait ensuite l'objet de plusieurs voyages en France. Le parcours de ce grand commis d'Etat illustre et matérialise le passage du territoire envisagé comme cadre de l'enquête, à l'espace conçu comme objet même de l'enquête. Sa "géographie" n'est pas une construction épistémologique, mais elle garde un aspect pratique, constitutif de l'épistème, elle est d'une part, une pratique du terrain centrée sur l'observation, et d'autre part, un travail de construction, de définition des limites, c'est-à-dire de fixation d'un cadre d'observation.