Thèse soutenue

Isolement du nématode teladorsagia circumcincta au sein des fermes caprines : influence sur la variabilité morphologique, écologique et génétique

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Auteur / Autrice : Nadine Gasnier
Direction : Jacques Cabaret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Tours
Jury : Président / Présidente : Georges Périquet
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Claude Durette-Desset, Jean-Claude Quentin
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Henry, François Renaud

Résumé

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Les études épidémiologiques sont nombreuses sur ce parasite. Les travaux relatifs à l'écologie sont assez rares, ceux concernant la morphométrie ou la génétique, très rares. Des études antérieures ont montré l'isolement des fermes caprines en ce qui concerne les infestations par les helminthes. Les méthodes d'élevage sont très différentes selon les fermes, et les populations parasitaires pourraient être diversifiées. L'objet du présent travail est d'estimer la variabilité morphologique, écologique et génétique du nématode teladorsagia circumcincta. Quatorze populations de t. Circumcincta provenant de chèvres issues de fermes caprines situées dans le centre-ouest de la France ont été étudiées. Les informations concernant l'historique des fermes (ancienneté de l'élevage, origine et nombre de chèvres achetées pour constituer le troupeau lors de la création de la ferme, etc) et le mode d'élevage (taille du troupeau, utilisation des surfaces de paturages, traitements anthelminthiques, etc) ont été recueillies. La morphologie des ufs et des larves infestantes ainsi que l'écologie des stades libres ont été étudiées dans un sous-echantillon de huit populations. La variabilité génétique a été appréciée au moyen d'isoenzymes (malate déshydrogénase -mdh, lactate déshydrogénase -ldh, phosphoglucomutase -pgm, mannose-phosphate isomérase -mpi et glucose-phosphate isomérase -gpi), pour les 14 populations naturelles et pour trois générations d'un sous-échantillon de cinq isolats maintenus dans des conditions de laboratoire. Les populations naturelles de t. Circumcincta se différencient selon la présence d'un électromorphe supplémentaire, à migration très rapide au locus mdh-1 qui a été mis en évidence dans plusieurs fermes caprines. Nous distinguons une souche vraisemblablement caprine (avec une fréquence élevée de cet allèle) et une souche ovicaprine (avec une fréquence très faible ou l'absence de cet allèle). Nous supposons que celles-ci sont reliées à l'historique des chèvres introduites dans chacune des fermes et dépendant de l'utilisation de paturages contaminés par des chèvres ou des moutons. Un déficit en hétérozygotes a été observé pour toutes les fermes et pour tous les systèmes enzymatiques. Des variations très faibles des moyennes (valeurs absolues) ont été observées pour la morphologie des stades libres, ufs et larves infestantes. Les distributions de quelques caractères morphologiques des larves, bien que plus informatives, restent insuffisantes pour caractériser les populations. Les différences entre fermes restent modestes et la variabilité morphologique dépend plus des conditions environnementales que de l'origine des isolats. La méthode que nous avons établie pour étudier la variabilité écologique du développement des ufs en larves infestantes semble valide. Certaines populations sont adaptées à la sécheresse. D'autres se developpent mieux dans des conditions caracterisées par une humidité élevée associée à une température froide (4c) et d'autres encore par une humidité élevée combinée à une température chaude (supérieure a 23c). Deux stratégies indépendantes apparaissent parmi les populations étudiées. La première correspond à un succès élevé de l'infestation par la première génération de larves reliée à une faible survie des larves produites dans les générations suivantes. La seconde stratégie se caractérise par une fertilité élevée des femelles avec une aptitude médiocre des ufs produits à évoluer en larves. Les trois estimations de la variabilité ne convergent pas complètement. Cela tient sans doute au fait que pour chaque estimation de variabilité, seules quelques mesures sont réalisées. Il semble qu'une convergence apparaisse pour les isolats maintenus depuis quelques générations dans les conditions de laboratoire : les isolats se ressemblent plus entre eux qu'avec leurs populations d'origine. De ces résultats, nous pouvons présumer que les données obtenues à partir de populations de nématodes maintenues en conditions expérimentales peuvent se montrer trompeuses et devraient être validées dans les conditions naturelles