Restes fauniques et stratégies de chasse dans le Pléistocène supérieur de la grotte ouest du Portel (Ariège, France)
Auteur / Autrice : | Armelle Gardeisen |
Direction : | Henry de Lumley |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
Les analyses archéozoologiques et taphonomiques de 87054 restes fauniques exhumés lors des fouilles anciennes de la grotte ouest du Portel ont permis de mettre en évidence un assemblage constitue de 21 espèces de mammifères. Ils sont représentés par le renne, le cheval, le bison, le cerf, le chevreuil, le bouquetin, le chamois, le sanglier, le rhinocéros laineux et le mammouth en ce qui concerne les herbivores et le renard, le loup, la hyène des cavernes, l'ours des cavernes, le blaireau, la martre, le putois, le lion des cavernes, le lynx et le chat sauvage en ce qui concerne les carnivores. Malgré une alternance certaine entre les occupations humaines et carnivores de la grotte, il est possible de reconnaitre en l'homme le principal agent accumulateur d'ossements. Les stratégies de chasse reconnues relèvent d'un comportement opportuniste vis-à-vis des espèces chassées mais d'un choix sélectif des proies au sein des troupeaux d'herbivores (essentiellement les rennes, les chevaux, les bisons et les cerfs). Par ailleurs, il apparait que ces critères de sélection établis sur les âges et les sexes évoluent diachroniquement d'un ensemble archéologique à l'autre et tendent à démontrer des changements d'ordre socio-culturel dans l'organisation des groupes humains. Les différents modèles de prédation reconnus ainsi que la mise en évidence des alternances d'occupation entre hommes et carnivores associées à la présence d'une industrie lithique moustérienne nous autorisent à émettre l'hypothèse d'installations hivernales des néandertaliens. Il semblerait que ces populations évoluaient dans un milieu froid ou arctique, ouvert et humide, contemporain du Würm ancien (stades isotopiques 6 à 3).