Thèse en cours

Etude des neuropeptides dans les circuits spinaux avec un accent particulier sur la somatostatine

FR  |  
EN

Accès à la thèse

Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 22/06/2020. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Feng Quan
Direction : Hervé TostivintClaire Wyart
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Inscription en doctorat le 16/01/2017
Soutenance le 22/06/2020
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : Muséum National d'Histoire Naturelle. École doctorale Sciences de la Nature et de l'Homme (Paris)

Résumé

FR  |  
EN

La capacité à se mouvoir est une des propriétés les plus remarquables des animaux et elle est indispensable à la fois pour leur survie et leur reproduction. La locomotion résulte d’interactions complexes entre de nombreuses structures supra-spinales et la moelle épinière. En utilisant le poisson-zèbre comme modèle d’étude, des travaux récents ont révélé l’existence dans la moelle épinière d’un nouveau circuit neuronal impliqué dans le contrôle du mouvement. Ce circuit repose sur une population de neurones senroriels appelés cerebrospinal fluid contacting neurons (CSF-cNs). La réalisation d’un transcriptome des CSF-cNs a révélé que ces cellules expriment les gènes codant pour plusieurs neuropeptides. Les neuropeptides sont des modulateurs très importants de l’activité du système nerveux. Diverses études ont montré que plusieurs d’entre eux peuvent agir sur les fonctions locomotrices. Dans la plupart des cas toutefois, leurs mécanismes d’action sont inconnus. Ma Thèse avait pour objectif principal l’étude du rôle des neuropeptides produits par les CSF-cNs sur la locomotion. La première partie de mon travail a porté sur le rôle de l’un de ces neuropeptides, la Somatostatine 1.1 (Sst1.1), dans le contrôle de la locomotion innée. J’ai pour cela généré par CRISPR/Cas9 un mutant invalidé sur le gène sst1.1. Afin d'étudier ce mutant, j'ai développé une système d’analyse comportementale à haut débit, basé sur une version améliorée du système ZebraZoom. Ce système permet d’enregistrer le comportement de nage de près d’une centaine de larves simultanément. Grâce à lui, j'ai pu examiner en détail les paramètres de nage de larves de 5 jours dans trois types comportements : la nage rectiligne, les virages de routine (routine turns) et la réponse de fuite provoquée par un choc acoustique. Mes résultats indiquent que les mutants sst1.1 ont des réponses de fuite normales et qu’ils passent la même proportion de leur temps que les témoins sauvages en nage rectiligne et en virages de routine. Les caractéristiques de ces manœuvres de virage sont les mêmes entre les mutants et les contrôles. En revanche, celles de la nage rectiligne se sont révélées différentes. En effet, sur des milliers d'évènements enregistrés, nous avons observé que, pendant chaque épisode de nage, les larves mutantes sst1.1 se déplacent dans l'ensemble sur de plus longues distances, sur une plus longue durée et à une vitesse plus élevée avec une amplitude de courbure de la queue plus importante. Pris ensemble, ces résultats suggèrent que la Sst1.1 a pour effet normal de réduire la distance, la durée et la vitesse de la nage rectiligne. D’autres études toutefois seront nécessaires pour élucider les mécanismes mis en jeu dans cet effet inhibiteur de la Sst1.1 sur la nage innée. En effet, à ce stade de nos investigations nous ne pouvons être certains que la Sst1.1 responsable de cet effet est réellement celle secrétée par les CSF-cNs. L’étude transcriptomique évoquée ci-dessus m’a également conduit à sélectionner un ensemble de sept autres gènes codant pour d’autres neuropeptides, scg2a, nppc, tac3a, des protéines sécrétées, msmp2, ems1 et ngb, et un composant de la machinerie de sécrétion, syt6b. La seconde partie de mon travail m’a conduit à valider l’expression de ces gènes dans les CSF-cNs et à générer par CRISPR/Cas9, des lignées de poissons invalidées pour chacun d’eux. Aucun de ces mutants n’a pour l’instant révélé d’anomalies morphologiques ou comportementales. Des analyses plus approfondies de leur phénotype devront être envisagées. En conclusion, mes travaux ont démontré le rôle d’un neuropeptide, la Sst 1.1, dans le contrôle de la locomotion innée chez le poisson-zèbre. Ils indiquent donc que le poisson-zèbre, grâce notamment au système d’analyse comportementale à haut débit que j’ai développé, est un modèle bien adapté pour mettre en évidence l’implication, souvent subtile, des neuropeptides dans la locomotion innée.