Thèse soutenue

Faune sauvage et paysages dans les Alpes françaises : convoquer le réensauvagement pour penser les dynamiques socio-écologiques

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Auteur / Autrice : Emmanuel Faure
Direction : Sandra LavorelHarold Levrel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biodiversité écologie environnement
Date : Soutenance le 15/12/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'écologie alpine (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : François Pompanon
Examinateurs / Examinatrices : Marlène Gamelon, Olivier Gimenez
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Couvet, Raphaël Mathevet

Mots clés

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Résumé

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PROVISOIRE --Depuis plusieurs décennies, l'expansion des ongulés et carnivores sauvages dans les Alpes françaises coïncide avec l'extension du couvert forestier sur des terrains dédiés au pastoralisme. En parallèle, l'émergence du "réensauvagement" (rewilding) au sein de la conservation questionne sur l'opportunité que représente cette extension pour la restauration d'écosystèmes à faible intervention humaine.Dans ma thèse, j'ai d'abord cartographié et quantifié plusieurs indicateurs de ce "rewilding passif" sur les Alpes françaises, en les croisant avec leurs prédicteurs climatiques et anthropiques par le biais de modèles statistiques multivariés. Nos résultats soulignent le rôle du changement climatique et des relations trophiques dans l'expansion de la faune sauvage en altitude, bien au-delà de celui de l'empreinte humaine, sur la période 1996-2012.J'ai ensuite concentré mon étude sur le massif préalpin des Bauges (73, 74), qui conjugue une abondance historique en ongulés sauvages avec la proximité de centres urbains et l'essor des activités de pleine nature. En dialogue avec le Parc naturel régional et l'OFB, j'y ai modélisé les interactions entre Chamois et végétation à l'horizon 2050, en fonction de plusieurs scénarios déclinant leur perturbation par le tourisme et l'urbanisation, et les prélèvements végétaux (sylviculture, pastoralisme) comme animaux (chasse, prédation par le loup).Dans un dernier chapitre, j'approfondis la dimension économique du rewilding en menant une revue systématique sur l'ensemble de la littérature scientifique associée (257 articles en anglais). Loin d'être négligeable, cette littérature se révèle en revanche extrêmement disparate sur la nature et la profondeur des analyses économiques : je diagnostiquerai les causes de ce traitement, et tirerai le bilan des pistes de recherche qui s'en dégagent.Après avoir introduit ce travail par la mise en perspective des tenants conceptuels du rewilding, je m'appuierai sur ces trois chapitres, complémentaires par leur approche et leur échelle, pour discuter le rôle de l'action publique dans la coexistence entre faune sauvage, activités humaines et évolution des paysages de montagne.