Thèse soutenue

Les Syracusaines de Théocrite. Edition, traduction et commentaire de l'Idylle XV

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Myrtille Remond
Direction : Christophe Cusset
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et Littératures Anciennes
Date : Soutenance le 30/09/2023
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Boehm
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Cusset, Isabelle Boehm, Peter Bing, Evelyne Prioux, Benjamin Acosta-Hughes
Rapporteurs / Rapporteuses : Peter Bing, Evelyne Prioux

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail de recherche est centré autour des Syracusaines de Théocrite. Il en propose une nouvelle édition critique et commentée. La traduction nouvelle de cette Idylle est suivie d’un commentaire mot à mot du texte. Une introduction évoque le contexte historique et littéraire du poème, la cour d’Arsinoé II et l’alexandrinisme, l’histoire de la transmission du texte, quelques remarques sur la métrique du poème ainsi qu’une présentation des diverses structures du texte qu’il est possible de déceler. Une structure ternaire et annulaire semble ici retenue par Théocrite, mais le poète se joue des découpages dont les possibles s’avèrent multiples. À cette composition complexe, se surimposent des effets d’échos et de symétrie et de possibles jeux mathématiques. Un ensemble d’annexes accompagne le commentaire : des remarques sur l’onomastique du nom de Gorgô, la traduction des scholies, une annexe iconographique et la présentation de deux textes du XXe siècle qui entretiennent des rapports d’intertextualité étroits avec le poème de Théocrite. Ce texte ouvre des perspectives de recherche variées : sur la question du genre littéraire, d’abord. L’Idylle 15 est un court texte dramatique, apparenté au mime, genre d’origine populaire, mais ici composé en hexamètres dactyliques, mètre de l’épopée ; il contient plusieurs ekphraseis dont la modalité rappelle parfois l’épigramme ainsi que des chants insérés de tonalités variées : le conflit des genres assumé par Théocrite introduit une forme de dissonance qu’il s’agit de révéler et de commenter. Les Syracusaines sont aussi une œuvre « féminine ». En effet, les protagonistes et, sauf deux brèves exceptions, les voix assumées dans ce texte sont de genre féminin. Mais, malgré le « réalisme » (Zanker, 1987) de cette poésie, il conviendra de décrypter les enjeux de la « féminité » de cette Idylle que l’on ne peut réduire à une « véracité » historique ou à un intérêt pour la femme de la part du poète. Enfin, l’Idylle 15 est souvent lue, depuis l’Antiquité, comme un éloge décomplexé du pouvoir lagide. Deux Syracusaines récemment émigrées à Alexandrie d’Égypte, Gorgô et Praxinoa, effectuent un trajet assez éprouvant pour se rendre, de chez Praxinoa, au palais du roi Ptolémée II où une célébration des Adonies, un spectacle polysensoriel, est organisé par la reine Arsinoé II Philadelphe. Mais certains éléments d’intertextualité mettent à mal la nature strictement courtisane de ce texte. Il faut donc essayer de mieux comprendre la signification politique de l’Idylle et le rapport de Théocrite à la cour lagide. Le commentaire s’intéresse au texte dans sa dimension littéraire (intertextuelle et métapoétique, en particulier) mais aussi dans son rapport au contexte de production : la documentation papyrologique, numismatique, épigraphique ou archéologique est ainsi convoquée pour éclairer le texte. Des rapports intervisuels sont établis avec certains objets dans la mesure où le texte convoque réalités et souvenirs matériels.