Thèse soutenue

Le Cycle de Dagobert : poétique cyclique et représentation des Mérovingiens dans la chanson de geste tardive

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Auteur / Autrice : Léo-Paul Blaise
Direction : Corinne Pierreville
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises
Date : Soutenance le 17/11/2023
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....)
Jury : Président / Présidente : Muriel Ott
Examinateurs / Examinatrices : Corinne Pierreville, Muriel Ott, Alain Corbellari, Philippe Haugeard, Marie-Céline Isaïa, Beate Langenbruch, Claude Roussel
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Corbellari, Philippe Haugeard

Résumé

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Armi les chansons de geste tardives, le cycle de Dagobert, composé au XIVe siècle, occupe une place à part. Sous cette dénomination, pourtant acceptée par la critique, aucun consensus n’émerge quant à son canon. Personne en effet ne s’accorde sur ses contours textuels et il convient d’en examiner la cyclicité, en débutant par une réflexion épistémologique. Si le « cycle de Dagobert » ne fait l’objet d’aucun accord critique, c’est que le biais adopté par les études sur les cycles narratifs se révèle partiellement inadapté ici. Issues de la décade 1830, les implications du cycle comme outil d’analyse littéraire découlent directement de la formalisation du savoir propre aux Idéologues et de la révolution épistémologique romantique, soucieuse d’accomplir une lecture totalisante et unitaire du réel, conception qui a porté son ombre sur la critique contemporaine. Le cycle serait un outil de représentation systématique du monde. Envisageant d’autres paradigmes d’écriture cyclique, la deuxième partie de ce travail analyse la poétique cyclique du corpus mérovingien. Le retour des personnages, la double chronologie et le plan de ce corpus participent à la formation d’un cycle non systématique, qui interroge la possibilité de fournir une représentation totalisante du monde et témoigne de la profonde mutation des sensibilités au XIVe siècle. Cette mutation implique un nouveau rapport au temps historique, qui fera l’objet de la troisième partie. Nous y analysons l’image des Mérovingiens épiques dans le cycle de Dagobert. Ceux-ci témoignent du décollement progressif du passé par rapport au présent et représentent l’envers des Carolingiens épiques, car ils constituent la part d’altérité constitutive nécessaire à la formation d’une identité nationale au XIVe siècle. La poétique cyclique de ce corpus et la représentation de la royauté mérovingienne s’y répondent donc pour offrir deux témoins congruents d’une même conversion du regard à l’aube de l’époque pré-renaissante.