Thèse soutenue

Le long carnaval du Movimento del ’77 à Bologne : entre reflux politique et dérive créative

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Ugo Russo
Direction : Christophe MileschiMirco Dondi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations romanes : Italien
Date : Soutenance le 12/01/2021
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Études romanes (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Edwige Comoy Fusaro
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Mileschi, Mirco Dondi, Edwige Comoy Fusaro, Patrizia Gabrielli, Oreste Sacchelli, Perle Abbrugiati, Stefano Colangelo, Matteo Pasetti
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrizia Gabrielli, Oreste Sacchelli

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse se propose d’étudier la déclinaison bolonaise du Movimento del ’77, un mouvement politique et créatif italien qui voit le jour en 1977, après une décennie de mobilisations et de contre-cultures à l’échelle internationale. La ville de Bologne, vitrine du communisme italien et du « modello emiliano », siège de la plus ancienne Université du monde occidental, connaît, dans les années 1970, un élan contre-culturel majeur et protéiforme : revues underground (A/traverso), premières radios libres (Radio Alice), théâtre expérimental, balbutiements du punk rock italien, graffitis et happenings des Indiani metropolitani… Imprégné de la pensée de Deleuze et Guattari, entre autres, le mouvement se diffuse de façon « rhizomatique ». En convoquant le concept bakthinien de « renversement carnavalesque » et en l’appliquant au champ de la contre-culture, notre travail tente de redéfinir les caractéristiques des productions du Movimento del ’77 : des productions toujours à la croisée du politique et du poétique, marquées par des mécanismes iconoclastes de rabaissement et de trivialisation propres au carnaval et renvoyant à son potentiel révolutionnaire. Notre recherche vise enfin à nuancer les lectures qui font des années 1980 la décennie du « reflux » politique et de l’individualisme. Malgré les « années de plomb », malgré la défaite politique, quelque chose est resté des expériences créatives. Les ferments du Movimento del ‘77 se spatialisent alors et investissent la province intégrée de Bologne, dans une véritable « dérive psychogéographique » qui a tout d’une méditation post-politique.