Auteur / Autrice : | Arthur Groz |
Direction : | Éric Savarese |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science Politique |
Date : | Soutenance le 10/06/2020 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Droit et science politique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Etudes Politiques de l'Europe Latine |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Roux |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Savarese, Christophe Roux, Florence Haegel, Rémi Lefebvre, Christine Pina | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Haegel, Rémi Lefebvre |
Résumé
Suite à la crise financière de 2007-2008, de nouvelles organisations partisanes émergent, notamment dans les pays d'Europe du Sud les plus touchés, telles que Podemos, Syriza et la France Insoumise. Revendiquant un véritable programme de transformation sociale, comme les partis contestataires traditionnels, ces organisations anti-austérité vont rapidement être confrontées à l'exercice du pouvoir (en Grèce et en Espagne), et à un processus d'institutionnalisation concomitant avec leur inscription dans le paysage politiqu national, phénomène déjà connu des partis de gouvernement. Or, si le profil des électeurs de ces nouveaux parti contestataires a pu être étudié, leur dynamique d'institutionnalisation n'a pas véritablement fait l’objet d’une investigation sociologique comparative. Ainsi, à partir de trois enquêtes de terrain mobilisant des entretiens et des séquences d’observation directe, réalisées auprès des militants de ces nouveaux partis contestataires à Barcelone (Podemos), Athènes (Syriza) et Montpellier (La France Insoumise), il devient possible d’analyser et de comparer le processus d’institutionnalisation de ces trois partis au prisme des carrières militantes. S’appuyer à la fois sur les outils de la sociologie de l‟engagement et sur ceux de la sociologie des organisations partisanes permet de montrer que l’institutionnalisation opère un tri entre les militants : tandis que les uns, fortement dotés en capital social et culturel, se professionnalisent et gravissent très rapidement les échelons de la hiérarchie partisane, les autres, dont les ressources sont plus limitées, peinent à trouver un rôle dans ces partis, et, en l’absence de rétribution de leur engagement, peuvent être progressivement amenés à les quitter. Dans ces conditions, ces nouvelles organisations partisanes questionnent les typologies des partis politiques existantes, puisqu’elles combinent le turn-overdes militants propre aux partis contestataire, et la professionnalisation des cadres des partis de gouvernement. Ainsi se dessine potentiellement un nouveaumodèle partisan, le « parti contestataire professionnalisé ».