Thèse soutenue

L’effet kaléidoscope. La réécriture dans la production dramaturgique d’Alfred Faraǧ comme stratégie multifonctionnelle pour une création à plusieurs niveaux.

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Auteur / Autrice : Daniela Potenza
Direction : Luc-Willy DeheuvelsMonica Ruocco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures et civilisations
Date : Soutenance le 05/06/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Università degli studi di Napoli "L'Orientale"
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....)
Laboratoire : Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (Paris) - Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée / CERMOM EA 4091
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Luc-Willy Deheuvels, Monica Ruocco, Laurence Denooz, Élisabeth Vauthier, Frédéric Lagrange
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Denooz, Élisabeth Vauthier

Résumé

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Plusieurs pièces du dramaturge égyptien Alfred Faraǧ (1929-2005) réécrivent des textes préexistants. Se caractérisant de façon différente selon le genre textuel de son hypotexte, la réécriture se révèle une stratégie variable. Une comparaison entre les genres, les récits, les personnages, le style et les contenus des hypertextes et des hypotextes montre que les pièces réécrivant l’histoire se focalisent sur des aspects privés et font ainsi que le passé se mêle à des questions d’actualité ; la réécriture de la Qiṣṣat al-Zīr Sālim subvertit les valeurs de la légende en les adaptant aux goûts du public ; tandis que les pièces dérivées des Mille et une Nuits encadrent des questions politiques dans une ambiance ludique.Réinvestissant le patrimoine arabe, ces réécritures soutiennent le panarabisme. En même temps, elles encodent des critiques à l’encontre du régime de l’époque. De plus, la réécriture d’Alfred Faraǧ remodèle le patrimoine arabe : elle pourvoit l’histoire d’interprétations nouvelles et positives, adapte les valeurs de la légende et gomme le pouvoir effectif de la magie ainsi que le comique basé sur des préjudices religieux ou raciaux des contes des Nuits. Les personnages tirés de l’histoire et de la légende sont réinterprétés et livrés au public comme des héros. En plus d’être multifonctionnelle, la réécriture produit une création à plusieurs niveaux. Soumise à une double réception (celle de l’hypotexte seul et celle de l’hypertexte dans son ensemble), sa perception est complexement variable. Comme un kaléidoscope, la réécriture replace des éléments pour composer des dessins constamment variables au regard du spectateur qui forment l’esthétique de ces ouvrages.