Thèse soutenue

L'Inconsolable scrutateur : quatre moments de la consolation chez Jean-Jacques Rousseau : la Lettre à Voltaire, la Nouvelle Héloïse, les Confessions et les Rêveries

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Auteur / Autrice : Younguk Kim
Direction : Pierre Chartier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises. Histoire et sémiologie du texte et de l'image
Date : Soutenance le 23/09/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Martin Rueff
Examinateurs / Examinatrices : Marc Hersant, Patrick Hochart, Claude Habib
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Martin

Résumé

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Il s’agit de renouveler la lecture des quatre textes de Rousseau dans la perspective de la consolation, et de déterminer les enjeux historiques, philosophiques et littéraires de l’exigence de consolation chez l’auteur.La Lettre à Voltaire essaie, par une interprétation originale de l’optimisme, la réconciliation de sa philosophie critique et de sa foi, d’une part, et d’autre part, de l’idéal antique et de l’idéal chrétien de la consolation. Mais il s’avère que cette synthèse est insuffisante, et ce fait trahit la position difficile de Rousseau sur la consolation traditionnelle.La Nouvelle Héloïse découvre l’implication du dysfonctionnement de la consolation chez le sujet moderne. Notre tentative de lire le roman épistolaire du point de vue de la consolation vaine du héros éclaire un moment existentialiste de la subjectivité dans sa résistance à la consolation.Le sujet qui définit son existence par la difficulté d’être consolé cherche une nouvelle rationalisation de son état. En ce sens, une lecture comparative du livre I des Confessions avec le livre IV de l’Emile montre la tentative de consoler une conscience malheureuse par une reconstitution génétique du moi sans se référer à un modèle extérieur.Au bout de ces tâtonnements exigeants mais révélateurs, les Rêveries ne se donnent pour la consolation ultime de Rousseau qu’en radicalisant les éléments consolateurs précédents et qu’en exprimant cette radicalisation par une radicalisation double de la solitude. En sondant l’abîme de la subjectivité moderne dans son état-limite, Rousseau s’interroge sur une condition essentielle du sujet moderne qu’est l’inconsolable.