Thèse soutenue

L'esthétique de soi : individu(s), corporéité(s) et apparence(s) genrée(s)

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Auteur / Autrice : Marion Braizaz
Direction : Danilo Martuccelli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 29/11/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Éric Macé
Examinateurs / Examinatrices : Danilo Martuccelli, Éric Macé, Pascal Duret, Anne Gotman, Isabelle Clair
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Macé, Pascal Duret

Mots clés

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Résumé

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Faire du rapport des individus à leur apparence corporelle une véritable question sociologique, telle fut l'ambition de cette thèse. Prenant appui sur un étonnement intellectuel - relatif à la difficile constitution du champ de la sociologie du corps et au décalage fort entre l'omniprésence des enjeux esthétiques dans le monde social (notamment médiatique) et leur modeste considération dans l'espace des sciences sociales - cette visée s'est matérialisée par la mise en oeuvre d'une enquête qualitative, menée entre 2013 et 2014, auprès de 60 individus (32 femmes et 28 hommes), âgés de 21 à 52 ans. Cette étude, dont le fil conducteur a été de mettre en exergue les modalités de l'expérience esthétique des individus (coûts, bénéfices, vécus, stratégies, dans le rapport à soi et à autrui), s'est appuyée sur l'outil analytique du genre, véritable catalyseur de l'injonction à l'autonomie et à la réflexivité esthétique à l'oeuvre depuis la seconde moitié du XXème siècle. Les deux axes analytiques qui orientent la trame de cette thèse sont ainsi les suivants : (1) quels sont les enjeux des dimensions « intra-genre », « inter-genre » dans la construction d'une identité esthétique, (2) dans quelles mesures la dialectique entre rapport à soi et rapport à autrui constitue-t-elle le socle de l'appropriation esthétique d'un soi genré ? Effectivement, en étudiant l'apparence comme une théâtralisation du genre des individus, nous avons notamment pu mettre en évidence combien la consistance des corps et les pratiques esthétiques représentaient des modalités essentielles de la recomposition contemporaine des existences genrées. Notre enquête nous a ainsi amenée à penser que la posture analytique la plus légitime pour une sociologie de l'apparence est celle qui envisage cet objet « apparence » avant tout comme une expérience réflexive à laquelle chacun se trouve confronté, le rapport au corps constituant un support identitaire central pour l'individu contemporain. En ce sens, l'étude du « bricolage esthétique de soi » des acteurs sociaux constitue à nos yeux une orientation pertinente pour les sociologues afin d'appréhender les contours de ce qu'être un individu (incarné) aujourd'hui dans notre société représente pour tout un chacun.