Thèse soutenue

Entre subversion et gouvernementalité : le droit d’expression collective des personnes détenues en France (1944-2014)
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Auteur / Autrice : Joël Charbit
Direction : Dominique DuprezGilles Chantraine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 11/10/2016
Etablissement(s) : Lille 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Villeneuve d'Ascq)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)

Résumé

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Cette thèse prend pour objet l’institutionnalisation d’un droit d’expression collective des personnes détenues en France. Elle repose sur l’articulation entre une démarche sociohistorique centrée sur l’émergence de l’enjeu d’une participation des détenus à la gestion carcérale et une enquête de terrain par entretiens, observations et analyse de corpus documentaires menée entre 2011 et 2014 dans trois établissements pénitentiaires français. Cette institutionnalisation est tout d’abord envisagée comme le prolongement d’une double histoire, réformatrice et subversive, de l’implication des prisonniers dans la gestion de certains aspects de la détention au cours la seconde moitié du XXème siècle. Cette double histoire est abordée à travers le croisement entre recherches de modes alternatifs de gestion de la détention et auto-organisation des prisonniers sous les formes associative et syndicale. La thèse analyse ensuite l’émergence et la trajectoire de l’expérimentation administrative « droit d’expression collective des personnes détenues » entre 2010 et 2011 afin de dégager les logiques d’action mises en œuvre par les acteurs impliqués, au niveau national ou local, dans la promotion, la critique et le fonctionnement de dispositifs participatifs expérimentaux. Enfin, en analysant la contribution de ces dispositifs à la production de l’ordre en prison et les relations de pouvoir qu’ils impliquent, cette étude souligne la manière dont la mise en participation de la « vie quotidienne » en prison exprime une forme de gouvernementalité carcérale spécifique. Ce travail se présente ainsi comme une contribution à l’étude des transformations contemporaines de l’enfermement.