Thèse soutenue

L'urbain et la mort : ambiances d'une relation

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Auteur / Autrice : Pascaline Thiolliere
Direction : Grégoire Chelkoff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture
Date : Soutenance le 13/06/2016
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'espace sonore et l'environnement urbain (Grenoble ; 1979-1998)
Jury : Président / Présidente : Xavier Bonnaud
Examinateurs / Examinatrices : Vinciane Despret, Laurence Algudo
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Devisme

Mots clés

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Résumé

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La ritualité funéraire est en France depuis le tournant du 21ème siècle en profonde transformation, ce qui interroge fortement la relation entre la ville et la mort. Un certain rejet du cimetière standardisé et de ses contraintes s’exprime par le recours toujours plus fréquent à la crémation et à la dispersion. La matérialité de la cendre amène à une dématérialisation et une localisation plus diffuse des morts. Celles-ci sont renforcées par l’usage croissant de supports numériques (page memorial, réseaux sociaux, cimetières virtuels) qui ouvrent de nouveaux espaces-temps pour l’entretien de la relation aux morts et participent à redéfinir la spatialité du deuil. En outre, les considérations écologiques se révèlent aujourd’hui structurantes et bouleversent le domaine du funéraire tant au niveau pratique qu’au niveau des représentations. Nous faisons l’hypothèse que le tissage de notre relation aux morts passe par le corps, par ses mouvements et ses gestes qui matérialisent et donnent une ambiance à cette relation. Ainsi, à partir de cette approche sensible des ambiances, les dispositifs construits et paysagers sont appréhendés comme des mises en condition spatiales, temporelles, mais aussi corporelles, qui participent à la construction de la relation à la mort et aux morts et façonnent en partie le vécu intime du deuil. Les seuils, les rythmes et les gestes en jeu dans l’espace urbain sont des leviers pour la connaissance et la conception des relations entre l’urbain et la mort. En ce sens, nous identifions des intentionnalités particulièrement relevantes dans l’expérience du deuil (accompagner, entretenir, se recueillir, cheminer), qui sont mises en rapport avec les possibilités d’actions liées à l’espace construit et paysager. Ce travail permet de révéler des manques et des ressources, et ainsi, d’envisager le renouvellement des critères sur lesquels s’appuie la conception des espaces de la mort à l’échelle architecturale et urbaine.