Accords et désaccords. Pratiques et représentations de la guitare à Madrid et en Andalousie de 1883 à 1922
Auteur / Autrice : | Vinciane Garmy-Trancart |
Direction : | Marie Franco |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études hispaniques |
Date : | Soutenance le 25/10/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur l'Espagne contemporaine (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Linda Ortega |
Examinateurs / Examinatrices : Marie Franco, Marie-Linda Ortega, José Álvarez Junco, Mercedes García Plata, Yvan Nommick, Jorge Uría |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
À la charnière entre les XIXe et XXe siècles, alors que la question de l’identité nationale se pose avec acuité en Espagne, la guitare y est à maintes reprises évoquée comme « l’instrument national ». Ce lieu commun se révèle finalement être un symbole paradoxal d’une identité encore en débat. Tandis que le cliché caricature la réalité en la simplifiant, les pratiques de la guitare se diversifient au contraire pendant la Restauration, en raison des transformations techniques de l’instrument et de l’évolution de la musique populaire, classique et flamenca. La composition en 1920 par Manuel de Falla de la première pièce pour guitare soliste (Hommage à Debussy) et l’organisation du Premier Concours de Cante Jondo à Grenade en 1922 attestent la progressive reconnaissance de l’instrument. Pourtant, la multiplication des imprimés, favorisée par la loi de liberté de la presse (1883), donne lieu à de nombreuses représentations littéraires et plastiques de la guitare qui ne reflètent pas fidèlement ces mutations. Elles mettent surtout en lumière son caractère populaire, andalou, voire flamenco, et sa capacité à imprégner l’imaginaire. Publiées dans des périodiques andalous ou madrilènes, ces œuvres influencent la réception de l’instrument : celui-ci est à la fois apprécié par un public de plus en plus large, méconnu car il est absent des musées et des institutions, et rejeté selon des critères sociaux et moraux en raison de sa présence dans des lieux décriés. Pourtant, même lorsque le stéréotype est contesté, la guitare revêt une dimension symbolique originale, ancrée dans le quotidien, qui se manifeste à travers l’émotion qu’elle suscite.