Ennui et création dans la littérature du XXe siècle
Auteur / Autrice : | Isis Ascobereta |
Direction : | Philippe Daros |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 25/06/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Claude Viot-Murcia |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Daros, Claude Viot-Murcia, Pierre Civil, Pierluigi Pellini |
Mots clés
Résumé
Depuis le XVIIe siècle, l’étude de la notion d’ennui a connu une évolution constante en Occident qui lui a permis de se détacher des autres concepts auxquels elle était préalablement associée, notamment ceux de mélancolie, de tædium vitæ et d’acédie. Au XXe siècle, le discours sur l’ennui en philosophie, en sociologie et en psychanalyse s’intéresse spécialement aux rapports entre l’homme et le monde à partir des représentations individuelles et collectives du temps, de l’action et de la vocation. Ces trois composantes de l’ennui aident à comprendre comment ce phénomène s’est répandu dans les sociétés postmodernes et comment il est devenu une forme d’expérience (Erfahrung) pour l’individu capable de se confronter à ses propres limites en tant que sujet agissant et ennuyé. Les cinq romans retenus pour le corpus littéraire du XXe siècle (Senilità de Svevo, Le Puits d’Onetti, Malone meurt de Beckett, L’Ennui de Moravia et La Télévision de Toussaint) analysent l’ennui à travers la mise en abyme de la création. En effet, les cinq héros se heurtent au paradoxe caractéristique de l’ennui profond qui les incite à s’engager dans la voie de l’action créatrice tout en les enfermant dans l’inertie contemplative de leur milieu immédiat. L’ennui permet aux héros-ennuyés de comprendre leur situation dans le monde, d’appréhender l’instant présent et d’aller au-delà de la représentation première de ce qu’ils considéraient leur réalité. Leur expérience de l’ennui, rendue manifeste à travers leur création, permet aux héros d’accéder enfin au statut de configurateurs de monde, au sens de Heidegger.