Thèse soutenue

Domination et résistance de la minorité musulmane après le pogrom de 2002 à Ahmedabad (Inde) : les paradoxes de la ghettoïsation à Juhapura

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Auteur / Autrice : Charlotte Thomas
Direction : Christophe Jaffrelot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 01/12/2014
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Racine
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Jaffrelot, Olivier Fillieule, Stéphanie Tawa Lama-Rewal, Tommaso Vitale
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Racine, Olivier Fillieule

Résumé

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Ce travail doctoral analyse les conséquences socio-spatiales du pogrom anti-musulmans survenu à Ahmedabad (Gujarat) en 2002 et orchestré par les autorités. Ce pogrom a donné lieu à la formation d'un ghetto, soit une localité économiquement mixte et ethniquement homogène, remettant ainsi en cause les modalités traditionnelles d'organisation de l'espace en Inde. Cette remise en cause est notamment due à l'arrivée des classes musulmanes supérieures dans la localité conséquemment au pogrom, et transformant la localité en ghetto, analysé comme tel grâce aux travaux de L. Wacquant. Ce ghetto est initialement pensé comme un dispositif foucaldien de pouvoir visant à imposer la domination de la minorité musulmane. Par son truchement, le pouvoir y déploie un certain nombre de stratégies de domination de la minorité, consubstantielles à la forme ghetto.Néanmoins, à partir de 2004, les classes supérieures se mobilisent. Leurs actions, coordonnées ou pas, et analysées comme des "entreprises de mobilisation sociales" (O. Fillieule) sont autant d'initiatives de self-help conduisant au développement du ghetto. De fait, elles deviennent des "tactiques de résistance" aux stratégies de domination du pouvoir. Celles-ci apportent du changement social dans le ghetto, ce dernier étant analysé et qualifié. On en conclue notamment à la prééminence du récit identitaire séculariste, au dépend de celui islamique. On observe aussi l'existence de plus en plus prégnante des clivages de castes au sein du ghetto; ce que matérialise la formation de quartiers, dans le ghetto.